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Agame arboricole à tête bleue d’Ouganda

Agame à tête bleue des arbres d’Ouganda (Acanthocerus ugandaensis)
DIFFICULTE : Facile.
DISTANCE DE FUITE : 6 m.

La famille des Agames, avec plus de 300 espèces, est d’autant plus complexes que les premières évaluations complètes ne datent que des années 1980. Le genre Acanthocerus compte 13 espèces. L’agame arboricole à tête bleue d’Ouganda (Acanthocerus ugandaensis), nommé ici par traduction de son nom vernaculaire anglais (Uganda Blue-headed tree agama) à été séparé de l’agame à cou noir (Acanthocerus atricollis) présent en Afrique australe.

Ces espèces ont sans doute des modes de vie très proches, mais seule l’espèce d’Afrique australe a été étudiée.

Photo 1 : Portrait de mâle adulte
Ntoroko; Semliki Wildlife Reserve; Ouganda (28.07.2021)

Si cette espèce apprécie les arbres, on peut également la trouver dans des endroits où ils sont absents. Ce mâle est le dominant d’une petite colonie qui utilise les mûrs et les toits des maisons abîmées à Ntoroko.

OU ?
La répartition de cette espèce est centrée sur l’Ouganda et le Kenya. Elle déborde légèrement sur l’Est de la République Démocratique du Congo, sur le nord du Rwanda et sur la Tanzanie. Quelques populations sont également présentes dans le Soudan du Sud, l’Ethiopie et la Somalie.

C’est une espèce grimpeuse qui est dite arboricole en lien avec les études sur l’agame à cou noir qui passe 77% de son temps dans les arbres (35% sur les troncs et 42% sur des branches latérales). En Ouganda, j’ai vu l’agame arboricole à tête bleue d’Ouganda autant sur les arbres que dans les rochers ou sur les maisons.

Photo 2 : Mâle adulte
Ishasha ; Queen Elizabeth NP ; Ouganda (21.07.2021)

Ce lézard est sur un tronc d’arbre tombé au sol. A mon approche, il rejoint rapidement un arbre debout et grimpe sur le tronc, prenant soin d’être sur le côté du tronc opposé.

C’est autour des campements et des maisons qu’on trouve le plus facilement cette espèce.
On peut la chercher notamment :
1 : au campement du secteur d’Ishasha au Queen Elizabeth NP.
2 : parmi les maisons en ruine de Ntoroko au nord du Semliki Wildlife Reserve.
3 : au Kalinzu Ecolodge Project près de Rubirizi.


Photo 3 : Femelle ou immature
Ntoroko ; Ouganda (28.07.2021).
Ce lézard vient de capturer une blatte.

QUAND ?
On peut voir cette espèce toute l’année. Les données sont moins fréquentes de septembre à décembre mais l’échantillon statistique est trop faible pour en déduire une meilleure période d’observation.

Le mâle conserve ses belles couleurs même en dehors de la période de reproduction. Elles sont encore plus vives quand il est excité par la chasse, par la gestion de son groupe, par l’approche du danger ou par celle du photographe.

C’est un lézard diurne. Il aime se mettre au Soleil même aux heures chaudes de la journée. C’est souvent pendant la pose méridienne qu’on aura l’occasion de remarquer sa présence.


Photo 4 : Mâle dominant
Ntoroko ; Ouganda (28.07.2021).
Ce mâle adulte est le dominant d’une petite population structurée constituée de femelles et de jeunes. Autour de lui, deux lézards décolorés (photo 3) gravitaient.

COMMENT ?
Cet agame peut facilement passé inaperçu pour de nombreuses raisons :
– il est peu mobile : il chasse en embuscade. Il ne se déplace guère que pour mieux thermoréguler.
– il est assez farouche : il fuit généralement d’assez loin (7 ou 8 mètres) et sait bien se soustraire au regard. Il est localement beaucoup moins timide, notamment lorsqu’il vit constamment près des hommes.
– les individus sans couleurs sont bien camouflés.
– il est oublié des naturalistes qui cherchent des mammifères plus gros ou des oiseaux plus mobiles.

Il faut donc prospecter troncs et murs de maisons aux heures chaudes en regardant à une 10e de mètres de distance. C’est souvent le mâle dominant qu’on repère en premier. Parfois, on ne le voit que parce qu’il détalle. il faut alors se montrer un peu patient et resté immobile et suffisamment loin pour le voir réapparaître.

Photo 5 : Mâle
Maramagambo Forest ; Ouganda (26.07.2021).

Ce mâle se déplace sur les blocs de basalte à l’entrée de la grotte aux chauves-souris.

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