
Damalisque (Damaliscus lunatus)
DIFFICULTE : Facile.
DISTANCE DE FUITE : 50 m.
Le genre Damaliscus (les damalisques) est un genre où il est difficile de s’y retrouver. D’une part, les scientifiques sont partagés sur les questions espèces ou sous-espèces ; D’autres part, les noms locaux et scientifiques sont nombreux de sorte qu’on ne sait plus toujours de quoi on parle.
Il y a au minimum 2 espèces :
– le damalisque à front blanc (D. pygargus) : c’est une espèce immédiatement reconnaissable à ses taches blanches. Elle est quasiment endémique d’Afrique du Sud.
– le damalisque (D. lunatus) : C’est l’animal traité ici. Sa répartition est extrêmement éclatée dans toute l’Afrique noire de sorte qu’il est évident que le brassage génétique ne se fait plus entre différents groupes. Pour le naturaliste amateur, ces animaux sont quasiment identiques et seule leur répartition permet de les séparer.
Certains auteurs, on séparer le damalisque en 3 espèces :
– le topi (D. korrigum) : c’est « l’espèce » de la zone équatoriale, la seule présente au Nord de la Zambie. Il est parfois appelé Korrigum ou tiang.
– le tsessebe de Bangweulu (D. superstes) : c’est une « espèce » endémique de Zambie avec seulement 3 500 individus (2020).
– le sassabi (D. lunatus) : c’est « l’espèce » d’Afrique australe.
D’autres auteurs estiment qu’il n’y a qu’une espèce mais 6 sous-espèces.
Voir la carte ci-dessous.
Photo 1 : Damalisque en soirée
Secteur d’Ishasha ; Queen Elizabeth NP ; Ouganda (juillet 2021)
Dans ce secteur du parc, le topi est la proie préférée des lions. Ces derniers seraient en partie responsable d’une baisse des effectifs de topi. Personnellement, j’ai vu des topis avec des jeunes… mais pas les lions.

OU ?
Le damalisque est présent dans de nombreux pays d’Afrique noire. Mais sa répartition est extrêmement morcelée . La pression de la chasse et de l’élevage rendent cette espèce très rare à l’Ouest. Le damalisque est souvent cantonné à des espaces protégés où les comptages montrent des variations très inquiétantes .
Les meilleurs endroits pour le voir sont :
– 1 : le Massai Mara NP (Kenya) : c’était le parc avec les plus fortes densités mais les fluctuations des effectifs y sont fortes. La population aurait chuté de 70% dans les années 2010. La population de damalisque au Kenya était estimée à 22 000 en 2011. Le Tasvo NP est l’autre possibilité, moins favorable, au Kenya.
– 2 : le Serengeti NP (Tanzanie) : avec 30 000 damalisques (appelés topis ici), le Serengeti abrite les 3/4 de la population tanzanienne. Les observateurs sont sûr de le croiser dans le centre et dans l’Ouest du parc national. Pour les touristes qui ne font pas la classique boucle du Nord de la Tanzanie, le Katavi NP est l’autre bonne option. Des mâles solitaires ou de petits groupes sont régulièrement vu dans la plaine inondable autour du lodge principal.
– 3 : Lac Mburo NP (Ouganda) : l’Ouganda comptait 2 000 damalisques en 2011. Ils ont disparus du Kidepo NP et les effectifs baissent dans le Queen Elizabeth NP. Dans ce dernier parc, et en particulier dans le secteur d’Ishasha, les effectifs auraient chuté en raison de la pression des lions (les célèbres lions d’Ishasha en auraient fait leur proie favorite) et d’un changement de structure de la végétation avec une tendance à la fermeture. Seul le Lac Mburo NP permet de le croiser presque à tous les coups en Ouganda.

– 4 : Moremi Game Reserve (Botswana) : c’est la meilleur destination au Botswana. Il faut y consacrer plusieurs jours car les densités sont moins élevées que dans les cas précédents.
– 5 : Kruger NP (Afrique du Sud) : là encore, les densités sont faibles. Il faut le chercher dans la partie Nord du parc.
– 6 : le W (Bénin) : ce parc transfrontalier offre les meilleurs chances d’observation en Afrique de l’Ouest. Attention aux conditions de sécurité ici.
– 7 : l’Akagera NP (Rwanda) : il y a 800 damalisques dans ce parc soit la totalité des damalisques du rwanda.
Photo 3 et 4 : Portraits de la sous-espèce Damaliscus lunatus. jimela
Mburo NP ; Ouganda (juillet 2021).
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Il faut chercher les damalisques dans les savanes ouvertes avec une végétation ni rase, ni très haute. Il apprécie l’herbe verte qu’il broute très rapidement mais par toutes petites « bouchées ». On le voit généralement de loin. Il n’est pas particulièrement pertinent de l’attendre aux points d’eau car bien souvent il ne vient boire qu’une fois tous les deux jours.
QUAND ?
On peut voir des damalisques toute l’année. Les observations sont néanmoins plus rares après le mois de septembre, période où les précipitations sont plus importantes et période des naissances.
Le damalisque est plus facile à repérer quand il broute, donc soit le matin, soit en fin d’après midi.

COMMENT ?
En safari, on choisira de se déplacer dans les zones de savane les plus ouvertes et les plus planes possibles. En saison sèche, on cherchera les derniers endroits où l’herbe reste verte ou dans les secteurs où l’herbe repousse après les feux de brousse.
Les animaux se repèrent de loin. Selon les secteurs et les périodes, ils peuvent aussi bien être solitaires qu’en troupeaux de 15 à 30 animaux. Le damalisque passe d’ailleurs pour un des bovidés dont la structure des groupes est la plus souple.
Photo 4 : Damalisque (Damaliscus lunatus lunatus)
Kruger NP ; Afrique du Sud ; Août 2014).

RISQUE DE CONFUSION :
Les débutants peuvent le confondre avec les bubales mais les bubales ont :
– un pelage plus clair.
– la croupe blanche.
– pas de taches « noires » sur les flancs.
Voir les photographies de l’article bubale.
Photo 5 : Damalisque (Damaliscus lunatus lunatus)
Moremi Game Reserve ; Botswana ; juillet 2014).

Photo 6 : Damalisque (Damaliscus lunatus jimela)
Serengeti vers la Seronera ; Tanzanie ; août 2023).
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