
Caméléon de Johnston (Trioceros johnstoni)
DIFFICULTE : Assez difficile.
DISTANCE DE FUITE : 0 m.
Le caméléon de Johnston fait partie des quelques 222 espèces de caméléons connus en 2020 (mais on en découvre encore) et des 41 espèces du genre Trioceros.
Si Trioceros signifie 3 cornes, il n’ y a pourtant :
– que quelques espèces du genre qui ont vraiment 3 cornes : T. johnstons ; T. jacksonii ; T. deremensis ; T. werneri ; T. oweni.
– que les mâles qui ont 3 cornes.
Photo 1 et 2 : Mâle
Rushaga ; Bwindi NP ; Ouganda (juillet 2021).


Parmi les trioceros vraiment tricorne seul, T. oweni a une répartition qui chevauche celle du caméléon de Johnston (en RDC, au Rwanda et Burundi).
Les autres espèces, comme le caméléon de Jackson sont localisé au Kenya et/ou en Tanzanie.
OU ?
Cette espèce est endémique du rift albertin. On ne peut l’observer qu’à l’Est de la République Démocratique du Congo et à l’Ouest de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi.
C’est en République démocratique du Congo que les observations sont les plus nombreuses. C’est néanmoins en Ouganda qu’on aura le plus de chances de le trouver, en particulier à proximité des parcs nationaux « à gorilles ».

Les meilleurs sites pour le voir sont :
– 1 : Bwindi Impénétrable Forest NP : on peut le trouver près de chaque secteur permettant d’aller voir des gorilles et notamment à Rushaga. L’idéal est de le chercher en longeant les pistes qui suivent la limite du parc national, entre forêt impénétrable et champs cultivés.
– 2 : Mgahinga Gorilla NP : la porte d’entrée principale du parc national de Mgahinga est un bon endroit pour chercher. Des caméléons peuvent être présents dans les haies qui bordent la piste ou dans les bosquets des jardins.
– 3 : Rwenzori Mountains NP : il est notamment présent dans le secteur autour de Ruboni Community Campsite.
Le caméléon de Johnston habite dans les forêts d’altitude de 1 000 à 2 500 mètres et dans les savanes humides arborées. Il faut le chercher le long des lisières ou sur les bosquets qui permettent de thermoréguler au Soleil ou de se replier à l’ombre.

QUAND ?
Les observations sont plus nombreuses de janvier à avril qui correspond probablement à une période où les caméléons sont plus mobiles. On peut alors en voir traverser les pistes. On retiendra particulièrement janvier et février qui offrent aussi de bonnes conditions de voyage en Ouganda. On peut néanmoins en voir toute l’année à condition de lui consacrer un peu de temps.
L’idéal est de chercher le matin car les caméléons se réchauffent au Soleil… mais le Soleil ne brille pas tous les jours dans cette partie de l’Afrique.
Photo 3 et 4: Deux mâles différents
Porte principale du Mgahinga NP; Ouganda (15.07.2021).
COMMENT ?
La plupart des visiteurs des parcs nationaux de Mgahinga et de Bwindi viennent pour les gorilles en ignorant tout du reste de la faune locale. Les guides ne vous parleront pas spontanément des caméléons (ils ne savent d’ailleurs pas identifier l’espèce; il y a 3 espèces en Ouganda). Parfois, au retour d’une randonnée, un ranger verra un caméléon et vous le montrera. Dans le cas contraire, il y a deux solutions:

1 : en autonomie : vous chercher un animal qui reste totalement immobile quand il se sent menacé et qui a un gabarit moyen un peu inférieur à celui de votre main. Il faut inspecter les bosquets dont les branches sont assez grosses pour supporter le poids de l’animal (en général, dès qu’elles sont ligneuses, parfois même avant), mais assez petites pour correspondre à la taille de la « main » du caméléon. Il ne faut pas chercher dans les forêts trop hautes et trop épaisses. Le caméléon peut être à n’importe quelle hauteur.
2 : avec un peu d’aide : si vous ne trouvez pas par vous même, demander aux guides, rangers ou locaux… Ils en voient parfois par hasard et ils savent dans quel bosquet on peut les retrouver. Ils chercheront avec vous. Les nombreux rangers inoccupés de l’entrée du parc se mobiliseront tous pour vous.
Les caméléons sont des animaux fragiles. Il vaut mieux ne pas les toucher. Si vous devez en déplacer un, il ne faut pas l’attraper par le corps car ce dernier, assez mou, protège peu les organes et la peau est délicate. Il est plus prudent de faire monter l’animal sur une branche ou sur sa main sans le tenir.