
Cercopithèque ascagne (Cercopithecus ascanius)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : 30 mètres environ pour les animaux sauvages.
Le cercopithèque ascagne est un singe assez commun classé en « préoccupation mineure « . En réalité, il est assez mal connu et a tendance à toujours passer au second plan :
– il est assez peu étudié par les scientifiques.
– il est souvent accompagné d’autres singes qui prennent le devant de la scène parce que plus gros ou plus rare.
En fin de compte, on le voit assez souvent mais on le néglige un peu.
Sur les photographies, on remarque d’abord son nez blanc. En réalité, sur le terrain, c’est sa longue queue rousse qui apparaît comme la caractéristique la plus marquante et comprend bien son nom anglais: Redtail monkey .
Photo 1, 3 et 4 : Echanges de regards
Secteur d’Ishasha ; Queen Elizabeth NP ; Ouganda (21.07.2021).
On est en milieu de journée. Les panaches des queues de colobes de Guereza ont d’abord attiré mon attention. Ils font la sieste sur les grosses branches de la ripisylve du campement n°1 d’Ishasha. Ce n’est qu’en les observant que j’ai fini par voir les ascagnes. Dans l’arbre voisin, un peu plus haut dans la canopée, ils restent discrets mais bénéficient de la vigilance du groupe de Guereza en cas d’arrivée de prédateurs.
OU ?
Le cercopithèque ascagne peuple l’Afrique centrale. Il est centré sur la République Démocratique du Congo et présent dans tous les pays frontaliers. Ils sont également présents sur une petite zone du Kenya et de la Tanzanie.
Les pays les plus favorables pour le voir sont l’Ouganda et la République Démocratique du Congo. C’est l’importance des touristes qui explique qu’il soit également beaucoup noté au Kenya.
C’est un singe que l’on peut observer dans tous les types de canopée de 400 à 2 500 m. Il apprécie particulièrement le haut de la canopée et il est important d’être muni d’un téléobjectif de qualité pour le photographier.

Pour l’observer, on peut relever les sites suivants :
1 : les forêts du parc national Queen Elizabeth (Ouganda): on en voit dans la ripisylve du secteur d’Ishasha, dans la forêt de Maramagambo, au Kalinzu Chimp Tracking and Eco-Tourism Project…
2 : le marais de Bigodi (Ouganda): ce n’est pas le primate que vous verrez en premier mais ce secteur a tellement d’avantage (prix, visibilité…). Voir la carte sur le mangabey d’Ouganda ou le colobe rouge d’Ouganda.
3 : le parc national de Semuliki (Ouganda): on se rend généralement dans ce parc pour l’observation des oiseaux mais on y voit aussi plusieurs espèces de singes dont l’ascagne.
4 : le parc national de Mahale (Tanzanie).
Mais beaucoup d’autres forêts sont favorables tel que Budongo ou Mpanga en Ouganda.

QUAND ?
On peut voir cette espèce toute l’année. Le printemps est la période la moins favorable en raison des précipitations plus abondantes.
C’est un animal diurne très actif le matin et en fin d’après midi. Les deux heures avant la tombée de la nuit sont les plus propices. On peut néanmoins avoir la chance d’en voir en pleine journée.
Photo 2 : Portrait
Marais de Bigodi (27.07.2021).

COMMENT ?
En Ouganda, la meilleure stratégie pour voir ce primate consiste a chercher d’abord le colobe de Guereza. Il est plus gros que l’ascagne, plus mobile et il vit en groupe important. Une fois les colobes de Guereza repérés, on sera attentif aux mouvement sur les arbres voisins et souvent un peu plus haut dans la canopée. Naturellement, ces deux espèces ne sont pas toujours présentes ensembles. C’est néanmoins très très souvent le cas.
Les ascagnes vivent par groupes de 5 à 10 individus mais, si un arbre offre suffisamment de nourriture, il arrive que des groupes se rejoignent et on a pu compter jusqu’à une 100e de cercopithèques ascagnes sur un même lieu. Il consomme des fruits (50%), mais aussi des végétaux (25%) et des insectes (25%).
Avec un peu d’habitude, les ascagnes peuvent également être repérés par leur cris d’alarmes aigus.
