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Colobe rouge d’Ouganda

Colobe rouge d’Ouganda
(Piliocolobus tephrosceles ou Procolobus tephrosceles)
DIFFICULTE : Assez facile.
DISTANCE DE FUITE: 25 m.
EFFECTIFS : 17 000 à Kibale NP auxquels il faut ajouter 4 populations isolés généralement considérées comme non viables. L’espèce est en danger d’extinction.

Le colobe rouge d’Ouganda a été séparé du colobe bay (Piliocolobus badius) en 2001. Mais la classification de l’ensemble du groupe des colobes est toujours en débat.

Photo 1 : Femelle en train de manger
Bigodi ; Ouganda (27.07.2021).

Le colobe rouge d’Ouganda est folivore. Il préfère les jeunes feuilles ou les tiges. Selon les groupes, les espèces ciblées sont parfois différentes. Il complète parfois son menu: fruits, graines, écorces.

Quand le chimpanzé commun chasse, c’est presque toujours le colobe rouge qui est sa cible. Ces attaques sont nombreuses à certaines périodes de l’année. Les colobes ont tendances à se rassembler et les mâles groupés tentent une défense… Ils subissent de fortes pertes ce qui expliquent en partie que les femelles soient nettement plus nombreuses que les mâles.


OU ?
Bien qu’il soit possible que de petites populations subsistent en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi, on ne connait actuellement cette espèce que dans deux pays: l’Ouganda (1 site) et la Tanzanie (4 sites).

Le meilleur endroit pour le voir est sans conteste la population d’Ouganda, à la limite sud du parc national de Kibale, dans le secteur de Bigodi. Le parc national concentre l’essentiel de la population de l’espèce (17 000) et le secteur de Bigodi permet une visibilité plus étendue.

Concrètement, on a deux solutions gratuites :
– se promener et patienter en restant autour du Centre des visiteurs de Kanyanchu dans le parc national.
– marcher sur les pistes à l’extérieur du parc, en direction du marais de Bigodi et de Turaco Treetops ou en direction de Sunbird Hill.

En Tanzanie, le colobe rouge est en déclin sur les 4 secteurs :
– la région de Bukoba (au Sud-Ouest du lac Victoria).
– les monts Gombe (à l’Est du lac Tanganyika): ici, la population a diminué de 50% entre 1990 et 2015. La pression liée aux chasses des chimpanzés est très forte. Les études annoncent des pertes de 12 à 30% par an.
-les monts Mahale (à l’Est du lac Tanganyika).
-le plateau d’Ufipa (près de la frontière avec la Zambie): ici, la déforestation morcelle l’habitat et la population est particulièrement menacée.

On peut voir ce singe jusqu’à 2 400 m d’altitude. Il fréquente les forêts tropicales humides à feuilles persistantes.

Photo 2 : Portrait de femelle
Bigodi ; Ouganda (27.07.2021).

Son petit est classiquement bien accroché sur son ventre.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. Il faut choisir la saison sèche, juin, juillet, août, pour avoir le plus de chance d’éviter la pluie. Il n’y a pas de saison de reproduction même si les jeunes naissent davantage en saison des pluies, sans doute en lien avec la pousse des jeunes feuilles.

Ce singe peut se montrer actif toute la journée.

Photo 3 : Bébé
Bigodi ; Ouganda (27.07.2021).


Photo 4 : Main avec 4 doigts
Kibale NP ; Ouganda (26.07.2021).
Les espèces du groupe des colobes ont un pouce atrophié. Sur la photo, on voit bien les 4 doigts de la main et le grand pouce du pied.

COMMENT ?
Bien qu’en danger d’extinction, il est vraiment commun dans le parc national de Kibale. Son régime alimentaire n’aide pas à le localiser. Il faut marcher dans les secteurs favorables et profiter de son fonctionnement en groupe:

– les groupes comptent en moyenne 40 individus (5 à 85). A Kibale, ils approchent généralement les 50 individus.

– les groupes fonctionnent en fission-fusion: ce fonctionnement, pour profiter des ressources alimentaires sur une plus grand surface, explique qu’un groupe soit rarement visible dans son ensemble. Il augmente les chances de voir une partie des animaux.

– les groupes sont souvent associés à d’autres singes (surtout le cercopithèque ascagne, mais aussi singe bleu, mangabey d’Ouganda, colobe de Guereza et même cercopithèque de l’Hoest). Dans la pratique seul le colobe de Guereza est encore moins discret que le colobe rouge d’Ouganda.


Photo 4: Avant de sauter
Bigodi; Ouganda (27.07.2021).

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