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Gorille de l’Est

Gorille de l’Est (Gorilla beringei)
DIFFICULTE : Facile… pour les riches
DISTANCE DE FUITE : 0 m ; Observation à 7 m officiellement… Parfois à 3 m dans la pratique.
EFFECTIFS : environ 8 000. En réalité, les effectifs de la République Démocratique du Congo sont inconnus.

Des deux espèces de gorille, le gorille de l’Est est :
– le plus massif (des mâles dépassent les 200 kg).
– le plus rare (environ 8 000 contre 90 000 pour le gorille de l’Ouest).
– le plus sauvage (il ne survit pas en captivité).
– le plus emblématique (Dian Fossey a été assassinée par des braconniers en 1985 en travaillant sur cette espèce).

Photo 1 : Mâle alpha dit « dos argenté »
Mgahinga NP ; Ouganda (16.07.2021).

Ce mâle dominant est en train de se faire épouiller. Il protège un groupe de 9 gorilles dont deux autres dos argentés qui sont ses frères.

Photo 2 : Dos argenté non dominant
Mgahinga NP ; Ouganda (16.07.2021).
Lorsque les groupes se déplacent, on doit les suivre… On se retrouve souvent avec des gorilles vus de dos. Celui-ci se nourrit. Il s’est retourné juste le temps de prendre une photographie.

Le gorille de l’Est est divisé en 2 sous-espèces :
– le gorille des plaines de l’Est ou gorille de Grauer (Gorilla beringei graueri) : il représente près de 90% des effectifs. Il est réparti à l’Est de la République démocratique du Congo où la situation politique ne permet pas de voyager en sécurité.
– le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) : il n’est représenté que par un petit peu plus de 1 000 individus, mais c’est la sous-espèce qu’on peut voir. La suite de l’article ne traite donc que de cette sous-espèce.

OU ?
Les gorilles de montagne ne survivent que dans deux secteurs:
1- Le parc national de Bwindi (Ouganda): on y dénombre un peu plus de 400 gorilles (la population augmenterait de 2% par an) divisés en une 30e de groupes dont 18 « habitués » pour permettre une observation par les touristes. Ce parc compte 4 entrées dont la plus ancienne est celle de Buhoma.

2- la chaîne des Virunga (Ouganda, Rwanda, RDC): on y dénombre 604 gorilles (2016) sur 3 parcs nationaux:
-> le parc national de Mgahinga (Ouganda): on y compte une 30e de gorilles divisés en 4 groupes dont un seul « habitué ». Il y a deux entrées. La principale est celle de Ntebeko mais il faut souvent se rendre à celle de Muhavura pour rejoindre le groupe de gorilles.
->le parc national des Volcans (Rwanda): on y compte 123 gorilles (2003) avec 12 groupes « habitués ».
-> le parc national des Virunga (République Démocratique du Congo): on compte environ 450 gorilles dont 10 familles « habituées  » aux abords de Bukima.


Quel pays choisir ?
1- L’Ouganda est la meilleure destination si vous voulez un voyage orienté sur les gorilles mais aussi sur la diversité de la faune avec en particulier les primates et les oiseaux.
2- Le Rwanda peut convenir si vous voulez marcher sur les traces de Dian Fossey, que la faune n’est pas votre priorité et que vous souhaitez un voyage de plus courte durée.
3- La République démocratique du Congo est à éviter en raison du contexte d’instabilité politique de la région.


Bwindi NP ou Mgahinga NP?
J’ai préféré les gorilles à Mgahinga NP mais les deux destinations présentent des avantages très différents:
-> A Bwindi, et en particulier depuis Buhoma, c’est facile d’accès et on enchaîne rapidement avec le parc de Queen Elizabeth juste au Nord. L’altitude est plus faible et la météo très très souvent favorable.

-> A Mgahinga, on se rajoute pas mal de route. On est un peu plus haut en altitude et la météo est moins certaine. Par contre, les dos argentés y sont plus massifs. Comme il n’y a qu’un groupe habitué, on sait déjà vers quoi on se dirige. En 2021, c’était un groupe de 9 gorilles avec 3 dos argentés dont un mâle alpha gigantesque (les 2 autres dos argentés étaient eux aussi plus gros que le mâle alpha que j’ai vu à Bwindi !). Enfin, on peut enchainer avec une journée « singes dorés », un des singes les plus rares du monde (bon! c’est cher pour voir un singe très proche du singe bleu). On peut également s’attaquer à un des sommets des Virungas.

Photo 3 : Jeune gorille assis
Mgahinga NP ; Ouganda (16.07.2021).
Au 2e plan à gauche, on distingue une tache noire où il y a 3 gorilles qui font la sieste dont le mâle alpha (photo 1). Hors photo, un dos argenté se nourrit dans un arbre et un adolescent se ballade. Un total de 6 individus… et je ne sais pas où sont les 3 autres gorilles de ce groupe de 9.
Les groupes de gorilles de montagne sont en moyenne entre 10 et 20 individus, mais les touristes ne repèrent souvent que la moitié des effectifs.

QUAND ?
On peut partir à la rencontre des gorilles toute l’année et c’est la météo qui doit guider le choix de la période (le prix pour voir les gorilles est parfois moins élevé à la mauvaise saison). Juin, juillet et août sont les mois les plus favorables avec des précipitations plus rares. Janvier et février offrent une alternative secondaire acceptable. Quoi qu’il en soit, on est bien souvent sous une couverture nuageuse.



Photo 4 et 5 : Jeune gorille avec sa mère
Rushaga ; Bwindi NP ; Ouganda (19.07.2021).
Ce jour là, la journée n’était pas consacrée aux gorilles, mais à l’observation des oiseaux et à la découverte d’une cascade. C’est au cours de cette randonnée qu’on a pu observer , à une 100e de mètres, une mère et son petit.

COMMENT ?
1- La réservation préliminaire : Il faut choisir son lieu de départ (carré vert sur la carte) et réserver longtemps à l’avance (de l’ordre de un an et demi): il en coûte 800 $ pour passer une heure avec des gorilles (2021) dans un groupe de 8 touristes. Il est également possible de payer le double pour 4 heures avec des scientifiques. Ces réservations sont presque impossibles depuis l’étranger. Il faut soit passer par un voyagiste, soit tenter avec un lodge ou un loueur de voiture.

2- Le briefing de départ : Il faut se présenter à l’entrée du parc en général à 7h30. Là, on passe environ une heure pour les vérifications d’enregistrement et les relevés d’identité. Les autorités vous donnent de brèves informations générales sur le parc et les gorilles et vous orientent vers un groupe (dont le nom est celui du dos argenté dominant que vous allez rejoindre).

Parfois, mais pas toujours, on vous donne des consignes de sécurité :
->ne pas regarder les animaux fixement dans les yeux.
->rester à au moins 7 m (consigne impossible à respecter).
->ne jamais fuir, rester calme et baisser la tête si un animal s’approche.

Photo 6 : Femelle et jeune
Entre Rushaga et Nkuringo; Bwindi NP ; Ouganda (20.07.2021).
Ce jour là, la végétation était tellement dense qu’il n’a jamais été possible de voir plus de deux individus en même temps. Les guides ont tracé un sentier à la machette jusqu’à cette femelle. Je suis à 3 mètres. On sent qu’on dérange: la femelle a tendance à tourner le dos… Parfois, elle s’éloigne d’une dizaine de mètres et les guides renouvellent leur travail de sape.

Vous devez avoir l’équipement suivant :
->des vêtements pour se protéger en cas de pluie et un peu d’eau.
->de grosses chaussettes qui passent sur le pantalon (on en comprend l’intérêt quand on s’est involontairement arrêté sur une colonne de fourmis; en quelques secondes des dizaines de petits soldats tentent de vous pincer les chevilles et on les sent bien si les chaussettes sont trop fines).
->un appareil photo équipé d’un objectif lumineux (les téléobjectifs au dessus de 150 mm ne conviennent pas car on se retrouve souvent trop près).


Photo 7 : Adolescent se nourrissant
Mgahinga NP; Ouganda (16.07.2021).
Il joue, il grimpe, il tire les branches, il mange les graines. Moi, je cherche à m’éloigner parce que je suis trop près pour le téléobjectif 100-300 que j’avais choisi de prendre.

3-La marche d’approche : Le groupe est maintenant composé d’un guide, de 2 soldats armés et de 8 touristes. On vous propose un porteur (à payer en plus) et un bâton de marche (à prendre lorsque le sol est détrempé si vous n’avez pas le pied très sûr). Parfois, on part directement à pied, parfois il faut prendre des véhicules pour jusqu’à une demie heure de route avant d’entamer une marche de durée très variable. Les naturalistes seront déçus de constater que l’objectif est seulement les gorilles et qu’on ne prend pas le temps de chercher d’autres espèces sur le parcours.

Le guide principal téléphone régulièrement à un groupe de rangers qui surveillent les gorilles. Sur la fin de l’approche, on quitte les sentiers et la marche peut devenir très compliquée : forte pente, végétation nécessitant une découpe à la machette… On est parfois obligé de se tenir à des troncs avec des épines… Pour chaque sortie, j’ai vu un photographe tomber avec son appareil photo…

4-L’heure avec les gorilles: sur le terrain, le groupe de gorille est éclaté (vous ne verrez sans doute pas tous les membres du groupe). Si le groupe est en mouvement, il faut le suivre et là, on voit surtout des dos de gorilles. Mais les groupes ne font qu’un kilomètre par jour et ils ne se déplacent jamais loin.
Une fois le groupe arrêté, la situation peut être très variable : un groupe dans une clairière plane avec du Soleil ou… un jour de pluie? une trop forte pente qui ne vous permet que de les voir de dessus? une végétation trop dense? un gorille dans un arbre à contre jour (même les dos argentés)?

Dans certaines situations, le groupe de 8 touristes se sépare en 2 ou 3 groupes pour profiter d’un autre angle ou d’un autre gorille.

Photo 8 : Dos argenté non dominant
Mgahinga NP; Ouganda (16.07.2021).
Cet animal se nourrit assis sur une branche horizontale à 3 mètre au dessus du sol.



5-Le retour: profitez du retour pour faire traîner si vous apercevez un touraco, un cercopithèque… ou demandez au guide si c’est possible de voir un caméléon de Jonhson… Il y a beaucoup de belles choses dans ces parcs mais la plupart des gens ne s’intéressent qu’aux gorilles…

Photo 9 : Dos argenté non dominant
Mgahinga NP; Ouganda (16.07.2021).
Ce mâle vient de descendre de son arbre. Il avance vers moi et je suis à 3 mètres, pas totalement serein.




Photo 10 : Ambiance à Bwindi NP
Bwindi NP ; Ouganda (20.07.2021).
Quand le groupe de gorille est en déplacement, on doit se contenter de voir les animaux de dos. Mais les déplacements sont de courte durée.

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