
Guêpier d’Orient (Merops orientalis)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
DISTANCE DE FUITE : très variable; 5 m depuis une voiture dans les parcs nationaux indiens; 30 m à pied en Egypte…
La famille des guêpiers (les méropidés) compte 27 espèces dont 24 espèces pour le seul genre merops. Parmi ces derniers, le guêpier d’Orient est l’un des plus petits (24 cm) mais aussi l’un des plus faciles à observer. Il y a une certaine diversité des plumages et des comportements chez cette espèce où les spécialistes distinguent 8 sous-espèces. Il est plutôt commun et même en expansion notamment avec l’agriculture en Israël.
OU ?
Cette espèce est présente :
-en Afrique : sur la bande sahélienne allant du Sénégal au Nord du Soudan, et dans la vallée du Nil.
– en Asie occidentale : en Israël, en Jordanie, et sur tout le littoral de la péninsule arabique.
– en Asie orientale : dans la péninsule indienne au sens large et dans la péninsule indochinoise.
Les meilleurs endroits pour le voir sont :
1 : le Sud-Ouest de l’Inde : c’est en Inde que les observations sont les plus fréquentes. Les densités sont fortes avec des guêpiers orientaux qui fonctionnent ici en colonies. On peut en voir aussi bien dans les parcs nationaux (Bandipur, où on se rend d’abord pour le tigre et l’éléphant d’Asie) que dans les zones rurales.
2 : Emirats Arabes Unis et Israël : les observations sont élevées dans ces deux pays et les oiseaux y sont sédentaires contrairement à ceux d’Afrique ou d’Asie orientale.
3 : Thaïlande ou Sri Lanka : les parcs nationaux de ses pays offrent de bonnes opportunités d’autant que, comme en Inde, les oiseaux sont présents en même temps que les touristes, avant d’effectuer une migration partielle pour échapper à la mousson.
Il faut chercher le guêpier d’Orient :
– dans les régions au sol nu : ils aiment les sols sableux, caillouteux, de régions parsemés d’arbres. Ils apprécient donc également les plantations et les jardins.
– dans les forêts avec une strate herbacée : ils apprécient alors souvent la proximité des cours d’eau pour installer leurs nids dans les talus des berges.
Photo 1 : Adulte de la sous espèce Merops orientalis orientalis
Uda Walawe NP ; Sri Lanka (26.02.2019).
Cet oiseau, au sein d’un petit groupe, n’est absolument pas farouche. La photographie est prise depuis un véhicule en safari.

QUAND ?
Les observations sont les plus importantes d’octobre à mars. En été, le guêpier d’Orient est trois fois moins observé. Mais ces données doivent être expliquées:
– le climat idéal : octobre à mars présente un avantage climatique.
C’est la meilleure saison touristique dans la plupart des régions. Elle permet d’échapper à la canicule en Afrique et à la saison des pluies en Asie du Sud et du Sud-Est. Le guêpier d’Orient est alors présent dans la même zone que les touristes en Asie avant d’effectuer une migration partielle pour échapper à la mousson. L’inconvénient, c’est que les oiseaux ne sont pas polarisés. Les chances de les voir sont élevées mais elles restent aléatoires.
– la saison de reproduction : elle se déroule essentiellement de mars à juin et peut se poursuivre en juillet, voir août pour le nourrissage de jeunes. Les oiseaux sont polarisés par les sites de nidification. Ils fonctionnent souvent par couples en Afrique et généralement par colonies en Asie. Mars est donc un très bon mois pour voir cette espèce avant les canicules et les pluies torrentielles.
C’est un oiseau diurne, actif toute la journée.
Il chasse généralement en se tenant sur un perchoir d’où il observe les insectes. Il se nourrit à 75% d’hyménoptères en Afrique mais s’attaque en fait à un large panel d’arthropodes, surtout volant. Une fois la proie saisie, il regagne souvent son perchoir fétiche. L’observateur aura beaucoup à gagner en étant patient sur une zone de chasse.
Photo 2 et 6 : Adulte de la sous espèce Merops orientalis orientalis
Bandipur NP ; Inde (06.03.2014).
Curieux et confiant, les guêpiers d’orient ne craignent pas les véhicules.

COMMENT ?
C’est depuis une voiture que j’ai fait mes plus belles observations de guêpiers d’Orient. C’était en Inde et au Sri Lanka, dans des paysages forestiers assez fermés, avec de nombreux perchoirs. On repère généralement un petit groupe d’oiseaux seulement préoccupés par la chasse. Ils semblent totalement ignorer le véhicule, de sorte que l’on peut parfois s’arrêter à moins de 5 mètres.
On peut même se retrouver dans des situations inhabituelles :
– un oiseau trop près pour que l’appareil photo puisse faire la mise au point!
– un oiseau qui reste immobile juste au dessus du 4×4 qui circule au pas.

Photo 4: Juvénile de la sous espèce Merops orientalis cleopatra
Assouan; Egypte (09.07.2009).
Cet oiseau ne présente pas le même aspect que les précédents et montre bien que l’identification peut-être délicate:
– la sous-espèce M.o.cleopatra est moins vert bronze que la sous-espèce type M.o.orientalis.
– c’est un juvénile : il est donc terne et les filets qui prolongent les rectrices centrales n’ont pas encore poussés.
– l’éclairage et les contrastes ne mettent pas l’oiseau en valeur.
– sa langue dépasse du bec.