
Varan du Nil (Varanus niloticus)
DIFFICULTE : Assez difficile. Sans les chercher, on en croise un toute les deux semaines lors de voyages en Afrique avec des safaris.
DISTANCE DE FUITE : 5 à 20 mètres. Les gros spécimens ont souvent une distance de fuite plus importante.
Il n’y a que 4 espèces de varans en Afrique.
Le varan du Nil est :
– le plus grand varan d’Afrique :il peut atteindre 2 mètres même si la majorité des spécimens mesurent 1.6 à 1.8 m. Mais la queue représente un peu plus de 50% de la longueur totale.
– le seule varan vraiment aquatique d’Afrique : on ne le trouvera jamais très loin de l’eau.
– le plus largement répandu et celui qu’on croise le plus souvent. C’est donc celui qu’il faut apprendre à reconnaître en premier.
Photo 1 : Juvénile
Centre du Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).


Photo 2 : Gros spécimen avant la fuite
Entre Ishasha et Kazinga Chanel au Queen Elizabeth NP (Ouganda), il y a une énorme piste non payante, empruntée par tous les locaux. On est pourtant dans le parc national. Au bord de cette piste, il y a parfois des zones marécageuses où j’ai marqué des pauses. Ici, j’ai eu deux surprises : un jabiru et un varan du Nil. Leur mare était de faible taille de sorte que le varan a préféré ne pas regagner l’eau à mon approche. Il s’est éloigné dans la savane.
Queen Elizabeth NP ; Ouganda (juillet 2021).
Photo 3 : Adulte en pleine eau
C’est parfois au milieu d’un plan d’eau qu’on découvre le varan du Nil.
Mountain zebra NP ; Afrique du Sud (fin octobre 2015).

OU ?
Il est présent le long du Nil et dans la quasi totalité de l’Afrique au Sud du Sahara. Il ne manque que dans les régions trop désertiques : désert de Namibie, désert du Kalahari, et une petite partie de l’Ouest de l’Afrique du Sud.
Des scientifique avaient érigé en espèce les varans du Nil de l’Ouest de l’Afrique. Ils avaient été baptisé varans ornés (Varanus ornatus). Ce n’est en fait qu’une sous-espèce forestière du varan du Nil.
C’est en Afrique du Sud que les observations sont les plus nombreuses, mais le Bénin et la Gambie sont probablement les meilleurs pays pour l’observer (beaucoup de données par rapport aux superficies). La Tanzanie et le Botswana sont également favorables.
A une échelle plus fine, il est difficile d’orienter les recherches.
On relèvera quand même quelques sites :
– 1 : le Kruger NP (Afrique du Sud) : au centre du Kruger en particulier, quelques zones sont particulièrement favorables avec de l’eau et des zones rocheuses ou les jeunes aiment se cacher.
– 2 : le delta de l’Okavango (Botswana) : ici, c’est l’habitat idéal et la densité est forte… mais la visibilité n’est pas toujours très favorable avec des herbes suffisamment hautes pour cacher les sauriens.
– 3 : le fleuve Gambie (Gambie) : il y a beaucoup de données d’observation dans le secteur de l’embouchure notamment mais aussi plus en amont.
– 4 : le Sud du Bénin : il y a énormément d’observations naturalistes partout au Bénin (Lac Nacoué, la Ouémé).
– 5 : Tarangire NP ou lac Manyara NP (Tanzanie) : C’est des bons parcs mais ils sont chers par rapport aux chances qu’on a de trouver un varan du Nil.

On peut le trouver partout à condition qu’il y ait de l’eau en permanence : étang, lacs, rivières, marécages, mangroves…
Photo 4 : Juvénile
Centre du Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
QUAND ?
On peut le voir toute l’année.
C’est un varan diurne. Il aime se réchauffer au Soleil pendant les heures chaudes de la journée. C’est en fin de matinée qu’on le voit le plus souvent, sur les berges.
COMMENT ?
Il faut passer du temps près des points d’eau où on le repère généralement en thermorégulation sur la berge ou aux vaguelettes qu’il génère en nageant. Il vaut mieux rester immobile. Dérangé, il peut plonger et rester une demi-heure sous l’eau, ou rejoindre une rive trop riche en végétation pour l’observateur.

Les juvéniles apprécient les arbres et les rochers à proximité de l’eau. Ils restent souvent immobiles près de leur cachette.
DETERMINATION :
En Afrique, le varan du Nil est le seul varan aquatique. On le reconnaît à :
– ses narines haute, légèrement plus près de l’oeil que du bout du museau.
– la très grande ouverture ovale de l’oreille (les autres varans d’Afrique ont une fente verticale).
– sa queue qui est plus grande que le corps.
– sa coloration foncée avec des disques jaunes plus ou moins nets.
Le varan du désert (ou varan gris) a de fines rayures verticales.
Le varan des savanes a une queue nettement plus courte que le corps et d’énormes écailles sur le cou.
Le varan des steppes d’Afrique orientale a 2 grosses protubérances entre les narines et l’extrémité du museau. Sa narine est fendue et plus près de l’oeil que de l’extrémité du museau. Voir l’article Varan des steppes d’Afrique orientale.
Photo 5 : Thermorégulation
Tarangire NP ; Tanzanie (août 2023).
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