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Autruche d’Afrique

Autruche d’Afrique (Struthio camelus)
DIFFICULTE : Assez facile. Menacées.
DISTANCE DE FUITE : elle est extrêmement variable, souvent d’une 100e de mètres, parfois davantage en présence des poussins. Dans d’autres cas, elle est nulle: un mâle qui protège ses oeufs ou son harem de femelles.

L’Autruche d’Afrique est le plus gros oiseau encore vivant (130 kg pour le mâle). C’est également l’animal qui pond les plus gros oeufs (1.5 kg en moyenne) et l’oiseau le plus rapide sur terre (70 km/heure).

Photo 1 : Mâle
Daan Viljoen Game Park près de Windhoek ; Namibie (août 2013).
Ce mâle escorte deux femelles. Il n’est pas farouche. Je suis à pied et je ne sais pas encore qu’il va se montrer agressif.

OU ?
On peut distinguer 3 zones géographiques :
– le Sahel du Sénégal au Soudan où les autruches sont très rares.
– l’Afrique de l’Est (Kenya-Tanzanie) : c’est les meilleurs pays pour la photographie car les mâles de la sous-espèce massaicus ont un cou très coloré.
– l’Afrique du Sud-Est (Angola, Namibie, Botswana, Zimbabwe et secondairement Afrique du Sud et Sud du Mozambique).

Les meilleures destinations sont :
– 1 : Etosha NP (Namibie) : l’Est d’Ethosha, très désertique, est particulièrement favorable.
– 2 : Kalahari (Botswana) : on y voit la même sous-espèce qu’à etosha mais c’est beaucoup plus pour les aventuriers avec des pistes difficiles et il faut être autonome.
– 3 : Kenya et Tanzanie : Tarangire NP et Mkomazi NP sont probablement les meilleurs destinations en Tanzanie. On en voit moins, et souvent de beaucoup plus loin, au Serengeti.

Il faut chercher l’Autruche d’Afrique dans les habitats très ouverts : zones désertiques, steppes, savanes. Comme nous, elle utilise sa bonne vue et sa hauteur pour voir.

Photo 2 : Deux mâles et deux femelles se désaltèrent parmi les springboks
Point d’eau de Nebrowni ; Etosha NP ; Namibie (octobre 2013).
Les autruches se mélangent parfois aux herbivores. Ces derniers profitent de la hauteur de leur point de vue qui leur permet de donner l’alerte plus rapidement en cas de danger.

QUAND ?
On peut l’observer toute l’année mais la meilleur période est la fin de la saison sèche. Les paysages sont plus dégagés et les autruches rejoignent les points d’eau pour boire. Juillet, août, septembre est la bonne période à Etosha NP et au Kalahari.
L’autruche est diurne et active toute la journée.

Photo 3 : Mâle adulte solitaire
Addo Elephant NP ; Afrique du Sud (octobre 2015).
C’était la période des accouplements dans ce parc à l’extrême sud de l’Afrique.

COMMENT ?
Visible de loin, c’est généralement au cours d’un safari qu’on la rencontre.

A pied, il faut garder à l’esprit que l’autruche peut se montrer dangereuse. Il y aurait en moyenne 2 morts par an à cause des autruches, probablement surtout des accidents dans les fermes d’élevage.

En milieu sauvage, le danger est lié à deux situations :
– la couvaison: elle est assurée par le mâle et elle dure en moyenne 1.5 mois. Le mâle et parfois des femelles défendent leurs oeufs. Si vous voyez un nid sans oiseaux, il faut rester vigilants. Mais il y a parfois des nids avec des oeufs non fécondés, justement pour distraire les prédateurs.
– la période d’accouplement: un mâle parvient parfois à se constituer un petit harem de femelle. Il n’apprécie pas les intrus.

Photo 4 : Mâle adulte de la sous-espèce du Kenya-Tanzanie : « cou rouge »
Ferme d’Autruche de Oudtshoorn ; Afrique du Sud (octobre 2015).
Oudtshoorn est la capitale de l’autruche. On peut y visiter plusieurs fermes d’élevage. Derrière les attractions tapent à l’oeil (mettre tout son poids sur un oeuf ; voir une course d’autruche ; monter sur le dos d’une autruche), c’est quand même très instructif.

Photo 5 : Mâle adulte de la sous-espèce du Kenya-Tanzanie : « cou rouge »
Tarangire NP ; Tanzanie (août 2023).

Si se faire pincer par un bec d’autruche est très douloureux, le danger n’est pas là. Ce sont les coups de patte qui peuvent être meurtrier. L’autruche saute et lance un coup avec la griffe en avant. Si vous vous retrouvez trop près d’une autruche menaçante, il faut s’allonger au sol. Là, elle ne peut plus vous donner de coup de patte. Elle risque seulement de vous monter dessus et de vous écraser un petit moment.

Photo 6 : Mâle se dirigeant sur moi de façon agressive
Daan Viljoen Game Park près de Windhoek ; Namibie (août 2013).

Je croyais avoir des notions de sécurité avec les animaux dangereux d’Afrique, mais en 2013, je ne savais pas comment agir en face d’une autruche. Ce mâle a voulu m’éloigner de ses deux femelles. Il s’est avancé vers moi d’un pas assuré et en se montrant volumineux en écartant les ailes. J’ai eu l’impression que c’était mon objectif photo pointé vers lui qui a déclenché l’agression (un gros oeil d’autruche?). Comme courir n’est jamais la bonne solution, et encore moins avec un animal plus rapide que moi, je me suis contenté de fuir en marchant à la même vitesse qu’elle…


Photo 6 : Mâle repoussé par un Namibien habitué
Daan Viljoen Game Park près de Windhoek ; Namibie (août 2013).
Une personne du parc expérimenté a assisté à la scène et m’a rejoint. Je venais d’être suivi par l’autruche sur 150 mètres. En mettant la tête du ballet plus haute que la tête de l’autruche et en lui donnant des petits coups, le local a réussi à repousser l’autruche qui est retournée vers ses femelles. Ce n’est que deux ans plus tard que j’ai appris, en interrogeant un éleveur d’autruche africain, qu’en dernier recours, il est plus prudent de s’allonger au sol.

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