
Loutre géante (Pteronura brasiliensis)
DIFFICULTE : Moyennement facile.
EFFECTIFS : 1 000 à 5 000 (2006) ; Menacé.
DISTANCE DE FUITE : 40 m.
La loutre géante est le plus grand des mustélidés avec une taille adulte de 1.5 à 1.7 m. Les connaissances sont très inégales sur cette espèce :
– on ne sait rien de leur territoire en saison des pluies.
– on ne connaît leur reproduction qu’en captivité.
– les estimations d’effectifs (1 000 à 5 000) montre qu’on ne sait pas grand chose.
Photo 1 à 6 : Colonie de quatre loutres
Confluence Rio Cuiaba et Rio Itiquira ; Porto Jofre ; Pantanal ; Brésil (15.08.2018).
Photo 1 : Le bateau stationne à une 40e de mètre. Les loutres semblent généralement nous ignorer bien que, par moment, un membre de la colonie nous regarde brièvement.


Photo 2 : La colonie
J’ai vu cette colonie a deux reprises. Le matin (les photos dans l’eau) et l’après midi (les photos sur l’îlot). Elles sont toujours ensembles. On devine ici la hauteur des berges.
Potentiellement présente dans tout le centre de l’Amérique du Sud, c’est à dire le bassin amazonien au sens large, sa répartition est en fait très morcelé pour deux raisons majeures :
– les loutres géantes sont polarisées près de zones aquatiques avec des caractéristiques forte: richesse en poisson; inondations saisonnières.
– les loutres géantes ont disparus de certains secteurs sous la pression de la chasse (surtout avant les années 1960) liée à la qualité de leur fourrure.
On relèvera trois bonnes destinations pour la voir :
1- le Rio Araguaia (Brésil) : la partie centrale de cette rivière, dans le parc d’Etat du Cantaco (Brésil), dans le bassin amazonien.
2- le Rio Cuiaba (Brésil) : la partie en amont de Port Jofre dans le Pantanal. Le maître des lieux est le jaguar mais vous aurez l’opportunité de voir une colonie de loutre géante au passage.
3- le Surinam : dans ce pays, la densité de loutre géante a été estimée à 1.2 animaux / km2. C’est, pour certains scientifiques, un lieu majeur pour la préservation de l’espèce.

Photo 3 : Nage :
Les loutres nagent vites et plongent souvent. Elle garde un oeil sur les embarcation tout en poursuivant leur chasse.
QUAND ?
La meilleure période, c’est la saison sèche : de juin à novembre au Brésil et de fin août à novembre au Surinam. Les berges sont plus visibles et les animaux plus concentrés.
Les bébés naissent entre août et septembre et sortent du terrier quand les eaux sont les plus basses (octobre, novembre).
Les loutres géantes sont diurnes.

Photo 4 : Gueule ouverte
Les dents sont impressionnantes et les loutres se mordent souvent. Certaines ont des cicatrices qui permettent bien de les individualiser. La répartition des tâches sur le cou est un autre critère plus classique pour distinguer les différents individus.
COMMENT ?
La navigation sur les cours d’eau favorable est le meilleur moyen.
Les colonies sont assez faciles à repérer grâce à leur comportement :
– elles sont grégaires : les colonies sont en moyenne de 3 à 8 loutres qui restent toujours ensemble.
– elles sont hyperactives : même pendant les périodes de « repos », les loutres interagissent, surveillent, se mordent…
– elles sont bruyantes : elles utilisent au minimum 9 cris différents avec des fonctions très variées.
– elles utilisent un terrier : les différentes entrées sont parfois visibles sur les berges. Une fois le terrier repérer on peut généralement retrouver les loutres tous les jours dans le secteur. Il convient néanmoins de rester à distance. En captivité, les animaux stressés par les visiteurs ne se reproduisent pas. Il en est peut-être de même dans la nature.
Photo 5 : Repas dans l’eau
Cette loutre a capturé un poisson.


Photo 6 : Calin
Sur les 13 espèces de loutres, peu sont aussi visibles en pleine journée (Voir l’article Loutre à cou tachetés).
Photo 7 et 8 : Loutres géantes à Yasuni NP ; Equateur (août 2020).
Photo 7 : Toujours en groupe


Photo 9 : Pas tranquille
Au Yasuni NP, en 4 jours, je n’ai vu des loutres qu’une seule fois. l’observation fut assez brève. Les loutres semblaient dérangées. Deux jours auparavant, lors d’une marche, on avait réussi à les entendre… mais pas à les voir.