
Quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno)
DIFFICULTE : Assez difficile
DISTANCE DE FUITE : 20 mètres.
Il est classé comme « quasi menacé ».
Le quetzal resplendissant mâle est souvent considéré comme le plus bel oiseau du monde. Chacun pourra en juger… mais nul doute qu’il ne vous laissera pas indifférent :
– le quetzal est grand : 38 cm de corps et 60 de queue, soit presque 1 m… même si la sous-espèce du Costa Rica est plus petite.
– Son nom met en évidence sa longue queue : Quetzal, dans la langue des Azthèques, peut se traduire par « longues plumes vertes incroyables ». Pharamachrus vient du grec « long manteau ». Mocinno est le non du savant mexicain qui découvrit cet oiseau.
– le quetzal était sacré : vénéré par les Mayas et les Azthèques, il est devenu l’oiseau national du Guatemala.
Le quetzal fait partie de la famille des trogonidae. Ca ne saute pas aux yeux sur photo, mais en l’observant dans son milieu naturel, on reconnaît le comportement des trogons avec des moments immobiles sur une branche, des séquences de chant répétitives, des voles sur de faibles distances…
Malgré sa taille et sa couleur, il n’est pas facile à observer. Il aime les sous bois épais. Connaître son comportement et son chant est indispensable pour le repérer et en profiter.
Photo 1 et 3 : Quetzal resplendissant mâle
Ces mâles circulent dans un rayon d’une centaine de mètres autour du nid où la femelle couve. Une fois que le secteur du nid est trouvé, le plus dur est fait. Le chant, les courts volent dans la canopée et le ventre rouge permettent de terminer l’approche.
Monteverde ; Costa Rica (avril 2020).


OU ?
Il est présent dans toute l’Amérique centrale de l’extrême sud du Mexique (Chiapas et Oaxaca) à Panama. Mais on distingue deux sous-espèces :
– Pharomachrus mocinno mocinno : c’est la sous-espèce la plus grande. Il est présent du Mexique au Nicaragua.
– Pharomachrus mocinno costaricensis : il est plus petit, porte des rectrices centrales plus courtes et portées plus serrées. Son plumage vert est plus clair. Il est présent au Costa Rica et au Panama. On compte 600 à 900 couples sur la cordillère de Talamanca.
C’est au Costa Rica que les observations sont les plus nombreuses. Les chances de l’observer restent très favorables au Mexique et au Panama. Elles sont déjà plus faibles au Guatemala et au Honduras. Enfin, les données sont très rares au Nicaragua et au Salvador
On peut conseiller les sites suivants :
– 1 : Monteverde et/ou la réserve de Coricancha (Costa Rica) : A Monteverde, la quetzal a été bien étudié. Il faut y venir en période de reproduction. Après cette période, il effectue une courte migration, rejoignant le versant côté Caraïbe et descendant à plus basse altitude. A Monteverde, il faut y consacrer une journée et trouver un nid. En 2022, j’ai trouvé deux secteurs avec un nid :
– sur le Sendero Bosque Nebuloso, à l’endroit le plus bas, il y a un nichoir artificiel. C’est le meilleur spot. Parfois, un guide y amène un groupe.
– sur le Sendero Tosi qui mène à la cascade, dans le talweg avec une passerelle quelques centaines de mètres avant la cascade, il y a un nid difficile à trouver. Mais un couple de quetzals circule dans le secteur.
– 2 : San Gerardo de Dota (Costa Rica) : le parc national Quetzales est en moyenne trop bas en altitude et il se prête assez mal à une observation matinale. San Gerardo de Dota est en périphérie du parc et convient parfaitement. Les guides et les naturalistes circulent sur la petite route au dessus de l’hôtel de luxe.

– 3 : Biotopo del Quetzal dans les forêts de l’Alta Verapaz dans la région de Coban (Guatemala).
– 4 : Réserve naturelle El triunfo (Mexique).
Il faut le chercher dans les forêts humides de montagne surtout entre 1 000 et 2 700 m. Là, il fréquente la canopée et la sous-canopée (15 à 40 m de hauteur) riche en épiphytes. A Monteverde, ils se reproduisent entre 1 300 et 1 450 mètres. Après la reproduction, il séjourne dans d’autres secteurs et 400 m plus bas. Au Mexique, il descend même jusqu’à la limite des productions de café.
Pour plus de visibilité, l’idéal est de se placer :
– à la limite entre canopée dense et forêt clairsemée.
– dans une pente (plus de visibilité sur la haute canopée).
QUAND ?
On peut le voir (ou ne pas y parvenir) toute l’année.
La meilleure période correspond néanmoins à la saison de reproduction (avec en moyenne 6 fois plus de données d’observation) qui s’étend de janvier à mai. Mais cette période varie sensiblement selon les sous-espèces et on retiendra que les meilleurs mois sont :
– Février et Mars au Costa Rica (P. m. costaricensis).
– Mars et Avril au Nord de l’Amérique centrale (P. m. mocinno).
Sur cette période, on est encore en saison sèche.
Janvier convient aussi mais les oiseaux sont moins mobiles.
Mai et juin restent favorables si on ne craint pas la pluie et qu’on veut prendre du temps pour chercher des parents en période de nourrissage.
En début de saison (janvier, février), il faut impérativement se lever très tôt. Les deux premières heures du jour sont capitales. Les mâles chantent et grimpent dans les feuillages avant de disparaître dans la canopée.
En fin de saison (mars, avril, mai), on n’est moins dépendant des heures de la journée. Le mâle reste visible dans un rayon d’une 100aine de mètre autour du nid.

COMMENT ?
En dehors de la saison de reproduction, c’est très difficile. Les quetzals, frugivores, suivent la fructification des Laureace : Ocotea, Nectandra, Phoebe, Persea americana (l’avocatier). Pour voir les oiseaux, il faut reconnaître les arbres.
En début de saison de reproduction, on se lève avant le Soleil pour rejoindre une zone favorable. A San Gerardo de Dota, depuis la petite route, on cherche côté vallée (où les oiseaux passent la nuit) et on écoute. Les quetzals émettent un « koy-koy-koy-koy-…-kwah-kwak-kwah ». Les guides spécialisés utilisent parfois la repasse bien que ce soit déconseillé. C’est leur chant qui permet de guider votre regard. Les oiseaux remontent progressivement de la vallée. Il ne faut pas les rater. Vers 8 heures, le bon moment est passé…
Photo 4 : une femelle
La femelle est moins resplendissante que le mâle. Vu de dos, elle est bien camouflée.
(Monteverde ; avril 2022).

En milieu et en fin de saison de reproduction, il faut réussir à trouver un nid ou le secteur d’un nid. Pour cela, on dispose des indices suivants :
– le mâle circule et chante parfois aux alentour. Les oiseaux couvent en alternance (18 jours ; 2 oeufs sur un lit d’écorce). Ils nourrissent les petits 23 à 31 jours, seulement avec des insectes les 10 premiers jours.
– le nid est dans le creux d’un arbre en moyenne à 15 mètres de haut (5 à 25 m).
– l’entrée est grande (en moyenne 10 cm) et la chambre fait 20 à 30 cm.
Au total, si vous repérez un mâle à cette saison, il reste sur un secteur assez restreint. Avec de la patience, même si on le perd de vue de temps à autre, on parvient à le retrouver.
Photo 5 : Quetzal resplendissant mâle
En février à San Gerardo de Dota, c’est au levé du jour qu’on a le plus de chances de le voir… Photographes, soyez près à gérer le manque de lumière et le contre-jour!
San Gerardo de Dota ; Costa Rica (février 2018).