
Buffle d’Afrique (Syncerus caffer)
DIFFICULTE : Facile.
EFFECTIFS : 1 million (2020).
DISTANCE DE FUITE : 5 m le plus souvent si vous êtes dans votre véhicule; Très variable en fait.
Le buffle d’Afrique est le « big five » le plus facile à trouver et à observer. Les touristes doivent se montrer prudent avec ce bovidé considéré comme assez imprévisible. Pas de gestes brusques, pas de sortie de voiture… Un troupeau peut toujours paniquer et partir au galop dans n’importe quelle direction.
Les chasseurs du début du XXe siècle savaient que si leur coup de fusil n’était pas parfaitement ajusté, il blesserait seulement l’animal. Hors, un buffle blessé est très dangereux : il peut fuir, faire un grand détour et revenir pour charger par derrière…
Photo 1 : Mâle en alerte
Cet animal est inquiet et nerveux. Il tend le museau pour capter les odeurs et garde les oreilles dans la bonne direction.
Secteur d’Ishasha ; Queen Elizabeth NP; Ouganda (juillet 2021).
Photo 2 : Ambiance
Les buffles apprécient les bains de boue pour se soulager des tiques et la proximité de l’eau pour se rafraîchir.
Kazinga Chanel ; Queen Elizabeth NP ; Ouganda (juillet 2022).


Photo 3 : Gros mâle
Addo Elephant NP ; Afrique du Sud (octobre 2015).
C’est la seule espèce du genre Syncerus. Le genre est divisé en 3 à 5 sous-espèces. La plus imposante est Syncerus caffer caffer. Cette sous-espèce est de très loin la plus facile à observer car présente dans toutes les grandes destinations safaris d’Afrique de l’Est et du Sud. Les sous-espèces d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale fréquentent un habitat plus forestier et donc moins favorable à la visibilité.
OU ?
Le buffle d’Afrique est présent dans toute l’Afrique noire continentale à l’exception des zones trop désertiques : corne de l’Afrique, région de Namib et Kalahari.
En fait, les trois quarts des buffles d’Afrique sont dans des zones protégées. On en trouvera facilement dans tous les parcs naturels d’Afrique où l’eau est bien présente.

Photo 4 : Quatre buffles près de l’eau et la boue
Water Front ; Chobe NP ; Botswana (juillet 2014).
Les buffles se roulent dans la boue pour tenter de se débarrasser des tiques. Des scientifiques en ont comptabilisé plus de 2 000 sur de vieux buffles.
Les observations naturalistes sont très nombreuses en Afrique du Sud, au Bénin, au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Elles restent importantes en Angola, au Botswana, en République du Congo et au Zimbabwe. Elles deviennent plus rares ailleurs, notamment en Namibie et en Zambie, bien que le buffle y soit localement bien présent.
En réalité tout ces pays offrent de belles opportunités.
Voici une petite synthèse des meilleurs spots :

1 – Kruger NP (Afrique du Sud) : les buffles y sont présents par petits groupes au Sud et par grands troupeaux au Nord. En Afrique du Sud, on en trouvera aussi à Addo Elephant NP (sans paludisme). On peut en voir également, mais souvent dans de moins bonnes conditions, à Hluhluwe-Imfolozi NP et à Isimangaliso wetland Park et encore moins facilement au Pilanesberg NP.
2 – Parc national du W (Bénin) : c’est une très bonne destination pour le buffle d’Afrique (sous-espèce brachyceros) mais la région est déconseillée par le ministère des affaires étrangères depuis l’enlèvement de 2 touristes français en 2019. Il en va e même pour le parc national du Pendjari.
3 – Masai Mara NP (Kenya) : c’est la meilleure destination au Kenya mais on en verra aussi facilement au lac Nakuru, à Amboseli NP, et même dans la zone de conservation Ol Pejeta.
4 – Cratère du Ngorongoro (Tanzanie) : on ne peut pas les rater ici. C’est un bel endroit pour photographier les gros vieux mâles solitaires (photo 7). Ceux qui sont plus à la recherche d’énormes troupeaux choisiront Tarangire NP (parfois des troupeaux de plus de 2 000 animaux), Katavi NP ou Mikumi NP. En Tanzanie, on en croisera également sans problèmes ailleurs, même à Arusha NP où il y a toujours quelques buffles dans les pâturages entre Momella Gate et la cascade. Je déconseille Manyara NP où les paysages ne sont pas assez dégagés.

5 – Queen Elizabeth NP (Ouganda) : ils sont très nombreux aussi bien dans le secteur d’Inshasha que le long de Kazinga chanel. Dans ce dernier cas, c’est depuis un bateau qu’on verra le mieux les bovidés. Les buffles sont absents au Lake Mburo NP.
6 – Chobe NP (Botswana) : les buffles sont assez nombreux du côté de Water Front mais rares dans le secteur de Savuti. A Savuti, les buffles ne recolonisent le secteur que depuis 2016. Les buffles sont absents des 4/5 sud du Botswana.
7 – Bande de Caprivi (Namibie) : en Namibie, les buffles ne peuvent être observés de façon classique que dans l’extrême Nord-Est du pays. Il y a pourtant une autre option, originale, au Waterberg Plateau Park. Ici, les sols sont tellement profonds qu’on doit obligatoirement faire des safaris organisés. On nous emmène vers des points d’observation où les troupeaux de buffles viennent s’abreuver à des horaires très réguliers jour après jour (photo 5).
8 – Kafue NP (Zambie) : la plaine de Busanga au Nord du parc national de Kafue est le meilleur endroit en Zambie. South Luanga est également très favorable. On peut voir des buffles dans tous les habitats où il peut brouter. Mais il est polarisé par l’eau car il doit boire une fois par jour et il apprécie beaucoup la boue pour lutter contre les parasites
Photo 5 : Mâle excité
Waterberg Plateau NP ; Namibie (août 2013).
Ici, on attend les buffles dans un affût. Ils viennent se désaltérer au point d’eau à heure fixe. On nous demande de rester silencieux car les animaux peuvent fuir dans un mouvement de panique général.

QUAND ?
Toute l’année, avec, comme d’habitude, de meilleures conditions d’observation en fin de saison sèche.
Photo 6 : le 4e sur la route
Nord du Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
En autonomie au nord du Kruger, on doit rejoindre les campements avant le couché du Soleil. Mi août 2014, une heure avant le couché du Soleil, un groupe d’éléphant débarque sur la piste. Je me retrouve dans un groupe. Les éléphants n’aiment pas ça et la matriarche lance une charge d’intimidation, m’obligeant à reculer doucement, puis à patienter. Je suis donc en retard quand je poursuis mon chemin. Un quart d’heure plus tard, ce sont 3 buffles qui coupent la route dans une forêt de mopanes. Je m’arrête et là, surprise, un buffle, deux buffles, trois… un immense troupeau pérégrine devant moi. L’attente paraît interminable et le Soleil se couche. C’est avec une demi-heure de retard que j’ai rejoint le campement. Personne ne m’a fait de reproche !


Photo 7 : Gros mâle solitaire
Cratère du Ngorongoro ; Tanzanie (Août 2023).
On a ici parmi les plus beaux mâles de Tanzanie et une ambiance très différente de celle des grands troupeaux.
Photo 8 : Adulte au repos
Tarangire NP ; Tanzanie (Août 2023).
On a ici parmi les plus grands troupeaux de buffles avec parfois plus de 2 000 têtes visibles depuis la route des crêtes de Tarangire NP.

Photo 9 : Portrait de buffle
Water Front ; Chobe NP ; Botswana (juillet 2014).
En regardant de près, les buffles sont tous très différents… de la forme des cornes au découpage des oreilles…