
Casoar à casque (Casuarius casuarius)
DIFFICULTE : Assez difficile ; J’ai vu 3 oiseaux en une journée et 20 km de marche.
EFFECTIFS : Il n’est pas très élevé mais l’oiseau est remonté au classement en préoccupation mineure en 2016.
DISTANCE DE FUITE : entre 10 mètres et rien. C’est l’observateur qui recule.
Vous aimez les reptiles, ou la science fiction, ou la peur ? Partez dans la forêt tropicale à la recherche de cette chose préhistorique. Le casoar à casque passe pour l’oiseau le plus dangereux du monde. La femelle est le 3e plus grand oiseau du monde (après l’autruche et l’émeu). Mais c’est souvent le mâle qui peut se montrer agressif pour défendre le nid. Le danger, c’est le coup de patte. Leurs griffes sont énormes. Il suffit pourtant de garder ses distances.
Photo 1 : Femelle adulte traversant la piste
Djiru NP ; Complexe West Tropic; Queensland ; Australie (04.08.2016).

Les casoars (le genre Casuarius) regroupe en fait 3 espèces dont la répartition est centrée sur la Nouvelle-Guinée :
– le casoar à casque (Casuarius casuarius) : c’est le plus grand des casoars et le seul également présent en Australie. C’est là qu’il sera le plus facile à voir.
– le casoar de Bennett (Casuarius bennetti) : c’est le plus petit des casoars. C’est une espèce montagnarde.
– le casoar unicaronculé (Casuarius unappendiculatus) : il n’est présent que dans la partie nord de la Nouvelle-Guinée.
Photo 2 : Femelle adulte sur ses gardes
Djiru NP ; Complexe West Tropic ; Queensland; Australie (05.08.2016).

OU ?
Réparti essentiellement en Nouvelle-Guinée et à l’extrême Nord-Est de l’Australie (Queensland), C’est un oiseau difficile à localiser car il est silencieux et très forestier. Les observations notées concernent très majoritairement l’Australie, 60 fois plus que celles de Papouasie Nouvelle-guinée ou d’Indonésie.
On conseillera les lieux suivants, tous deux en Australie :
– 1 : le Djiru NP : ce parc sanctuarise l’une des dernières zones de forêt humide de plaine côtière (80% de ces forêts ont été détruites pour la canne à sucre ou l’urbanisation). C’est le meilleur endroit pour le croiser. Il y a une centaine d’oiseaux adultes.
– le Daintree-Cape Tribulation NP ou le Cap York : plus de relief, plus d’aventure, moins de sentier et moins de probabilité de le voir.

QUAND ?
On peut le voir toute l’année. La saison de reproduction, bien que variable, est plutôt concentrée entre juin et octobre, c’est-à-dire la période la moins pluvieuse et la plus touristique. C’est une période où les mâles circulent moins car ils surveillent les œufs. C’est également la période où ils peuvent se montrer dangereux. Mais cette période présente de gros avantages : pas trop de boue sur les sentiers ; de toute façon jamais beaucoup de touristes dans ces parcs et c’est la femelle qui est la plus impressionnante.
On peut le chercher toute la journée car il passe sont temps à chercher des graines pour se nourrir.
Photo 3 : Femelle adulte en bordure de forêt
Djiru NP ; Complexe West Tropic ; Queensland; Australie (05.08.2016).
Cet oiseau marche lentement. Il est capable de disparaître en forêt très rapidement: son corps dans les ombres et sa tête perdu dans le feuillage.

COMMENT ?
Au Djiru NP, vous pouvez choisir de circuler en voiture (les bas côté sont parfois largement dégagés pour diminuer les chances de percuter les oiseaux), ou en VTT ou en randonnée (nombreuses pistes sur terrain plat). Dans les autres parcs, il faut randonner.
Marcheurs et vététistes trouveront des crottes rouges avec de grosses graines. Le casoar participe à la dissémination de graines dont le diamètre peut atteindre 6 cm. Ces crottes indiquent que vous êtes sur le territoire d’un oiseau. Là, rien ne sert de courir. Il y a autant de chance qu’un oiseau traverse le chemin devant vous que derrière vous.
Photo 4 : Crotte de casoar
Djiru NP ; Complexe West Tropic ; Queensland; Australie (04.08.2016).

Photos 5 à 7 : Femelle adulte marchant perpendiculairement à la route
Djiru NP ; Complexe West Tropic ; Queensland; Australie (05.08.2016).
Cet oiseau n’était pas timide du tout. En essayant de prendre des photos de face, l’oiseau poursuivait sa route sans s’occuper de moi. Parfois, on croit qu’il va passer à 5 m sur le côté et il change de trajectoire pour venir sur vous, sans pour autant changer de rythme. Un peu comme une poule qui viendrait voir si vous avez des graines. Ils semble que certains accidents soient liés à des Australiens qui les nourrissent et qui oublient la prudence.

