
Baleine franche australe (Eubalaena australis)
DIFFICULTE : Très facile, à condition de venir à la bonne période.
EFFECTIF : 7 000 (2001); stable, bien que la forte mortalité des baleineaux inquiète en Argentine.
DISTANCE DE FUITE : très faible.
Le nom « baleine franche » désigne 2 espèces qui se ressemblent mais de genres différents (Eubalaena et Balaena). Il vaut mieux reprendre les noms scientifiques pour s’y retrouver.
Le genre Eubalaena regroupe 3 espèces de baleines dont le comportement convient bien à l’observation : elles s’approchent près des côtes pour mettre bas ; elles nagent lentement ; elles ne sont pas farouches. Mais les 2 espèces du nord sont en danger d’extinction avec moins de 400 individus par espèce. Par comparaison, la baleine franche australe se porte bien.
Photo 1 : Jeune baleineau jouant
Hermanus; Sud de l’Afrique du Sud (19.10.2015).

OU?
La baleine franche australe habite tout l’océan glacial antarctique. Elle remonte vers le Nord pour mettre bas dans des eaux plus chaudes et plus calmes. Elle recherche alors les petites baies protégées.
Il y a 2 endroits sublimes pour l’observer en autonomie depuis la côte et sans déranger :
– Hermanus (Afrique du Sud) : si vous êtes marcheur, toute la ballade côtière vous permettra d’en voir. Si vous êtes sédentaires, installez-vous au bord du chemin ou allongez-vous sur les plages de Walker’s Bay ou Siever’s Point.
– Puerto Madryn (Argentine) : cette ville est le point de départ pour visiter la péninsule de Valdès d’où vous pourrez voir des baleines. Il n’est pas nécessaire de se rendre dans le parc pour les cétacés. On peut en voir depuis la playa canteras (plages de Puerto Madryn) ou à Punta Ninfas (phare au sud de la péninsule de Valdès).

QUAND?
Les baleines franches australes se rapprochent des côtes pour mettre bas et pour prendre des forces avant de migrer vers l’Arctique. La bonne période pour les voir à Hermanus comme à Puerto Madryn va de juillet à novembre et surtout août, septembre et octobre.
Photo 2 : Callosités habituelles sur une baleine franche australe
Hermanus; Sud de l’Afrique du Sud (21.10.2015).

COMMENT?
Il suffit de se promener sur la côte avec une paire de jumelle.
On peut prendre son temps car :
– elle reste parfois immobile en surface.
– elle nage à une vitesse très lente : 2 noeuds en moyenne, soit 3.7 km/h.
– elle souffle généralement 5 ou 6 fois avant de sonder.
– elle ne reste immergée que 3 à 12 minutes (50 minutes si c’est pour échapper à un danger). D’ailleurs, elle ne descend pas profond (jamais plus de 200 m).
Photo 3 : Souffle à deux jets caractéristique des baleines franches
Hermanus; Sud de l’Afrique du Sud (19.10.2015).

Les observateurs remarqueront 5 caractéristiques :
– les callosités sur le museau : ce sont des excroissances de peau (de plus de 5 cm d’épaisseur) sur lesquelles prolifère des crustacés, les cyamides, aussi appelés « poux de baleines ». Le positionnement de ces callosités varie chez chaque individu ce qui permet aux scientifiques de différencier chaque individu.
– le souffle en 2 jets : il atteint 3 m de haut.
– les nageoire pectorales « en rame ».
– la nageoire dorsale qui semble absente (elle est très petite et en forme de bosse allongée).
– la nageoire caudale très échancrée et qui se retrouve dressée quand la baleine sonde.
Photo 4 : Saut
Hermanus ; Sud de l’Afrique du Sud (21.10.2015).
On voit régulièrement les baleines franches sauter. Un spectacle difficile à photographier. Néanmoins les individus enchaînent très souvent plusieurs sauts.

Les mâles de baleine franche australe ont le plus gros pénis et les plus grosses testicules du règne animal… mais ils ne les montrent pas.
Photo 5 : Ambiance sur le littoral d’Hermanus
Hermanus; Sud de l’Afrique du Sud (19.10.2015).
Assurément un bon endroit pour prendre sa retraite, observer des baleines en toute tranquillité et en autonomie.