
Ours noir américain (Ursus americanus)
DIFFICULTE : Moyennent facile ; J’ai vu 5 ours en 2 jours à Séquoia NP et 3 ours en 3 jours à Grand Téton NP.
EFFECTIFS : 600 000 (2020).
DISTANCE DE FUITE : Variable, mais 35 m est une bonne distance pour cet ours comme pour l’observateur. C’est souvent les hommes qui doivent reculer.
L’ours noir américain, aussi appelé baribal, est l’ursidae (8 espèces) le plus commun. Pour le naturaliste, il présente un autre gros avantage, c’est l’ours américain le moins dangereux en Amérique du Nord. Même en présence de leurs oursons, les femelles ne se montrent habituellement pas agressives.
Photo 1 : Jeunes avant la tétée
Séquoia NP; Etats-Unis (20.08.2012).

Photo 2 : Femelle à la recherche de nourriture
Grand Téton NP ; Etat-Unis (08.08.2011)
Cet après midi là, je me lançais dans une randonnée avec gros sac à dos, tente, sac de couchage et bouf dans une boite à ours prêtée par les autorités du parc. Au début du sentier, un panneau rappelle les consignes de sécurité pour les ours et ajoute « 14 morts à cause des ours en 2009 dans le Wyoming ». Ca calme ! Après 2 heures de grimpette en forêt, je sursaute : au milieu du chemin, le gros postérieur d’un ours occupé à gratter le talus. Palpitation cardiaque en hausse, je me recule autant que la topographie me le permet en gardant l’ours en visuel. Je ne sais pas si c’est un grizzli ou un ours noir. Je suis à 25 m alors que la distance de sécurité est de 90 m. Je sors mon appareil photo et m’apprête à signaler ma présence (2e consigne de sécurité). Je tape dans mes mains. L’ours sort la tête de son trou, se dresse sur ses pattes arrière pour me regarder une seconde. Pendant cette seconde, je rate la photo de l’année. Je reste en extase l’appareil sur le nombril. En une seconde l’ours, un ours noir, me juge insignifiant (lucide l’ours) et replonge la tête dans son trou. Je suis resté à l’observer un quart d’heure et alors que le Soleil déclinait deux oursons ont débarqué sur le chemin… Ce fut ma première rencontre.

OU?
Sur 600 000 ours noirs, 380 000 sont canadiens. Pourtant, les Etats-Unis enregistrent davantage d’observation. Certes, la pression d’observation y est plus forte, mais ce n’est pas la seule raison :
– les paysages canadiens de forêt boréale ne facilitent pas l’observation.
– les densités d’ours sont globalement plus faibles.
– les aménagements (routes et chemins de randonnées) sont moins nombreux.
Les parcs nationaux des Etats-Unis apparaissent finalement comme les meilleurs endroits pour rencontrer un ours noir américain, avec en priorité :
1 : Séquoia NP : le sous bois est ouvert. Il y a des clairières avec des mégaphorbiaies et le réseau de sentier est important. L’absence de grizzlis dans le parc permet de se promener en sécurité.
2 : Grand téton NP : si vous aimez le trek et l’aventure, c’est parfait.
On peut aussi, si on a un peu de chance, en voir à Yosémite NP (environ 15 000) ou au Yellowstone (10 000).
Il faut parcourir les forêts avec une mégaphorbiaie importante car l’ours noir se nourrit des végétaux au sol (90% de son alimentation au printemps et en été). Il aime les forêts pour échapper au Soleil et grimper en cas de danger.

QUAND?
Aux Etats-Unis, l’ours noir est actif d’avril à octobre (la période dite d’hibernation est plus courte au sud). Juillet et août sont de bons mois en montagne avec des oursons de 5 à 6 mois qui suivent leur mère.
Dans les parcs nationaux, les ours sont diurnes et en quête de nourriture toute la journée. Ils deviennent nocturnes dans les zones où ils sont chassés.
Photo 3 : Jeune ourson jouant
Séquoia NP; Etats-Unis (20.08.2012).
On admirait un séquoia quand on a entendu un américain crier « AAAh ». Je pars au trot en disant à ma compagne : « viens vite, ça ressemble à quelqu’un qui signale sa présence à un ours ». On coure 300 m avant de voir une ours femelle et ses 2 oursons déambuler sur un sentier parallèle au notre. Des touristes arrivent en face et… un peu forcés, font demi-tour en marchant aussi calmement que possible… Il ne faut jamais courir. Cette femelle, puis un mâle le lendemain, j’ai pris le temps de les suivre à distance, de les observer. J’ai vu les oursons téter et jouer…

COMMENT?
A Séquoia NP, prenez le temps de rouler lentement, comme en safari, en passant devant les clairières et observez. Faite ensuite les petites ballades pour voir les séquoias remarquables tout en tendant l’oreille. Si vous entendez un homme crier, allez vite voir… Il s’agit souvent de quelqu’un qui applique les consignes de sécurité en présence d’un ours. Enfin, prenez le temps de parcourir le parc en dehors des sentiers battus.
Photo 4 : Ours solitaire
Séquoia NP; Etats-Unis (21.08.2012).
Ce mâle est timide. Il garde ses distances et se retourne régulièrement pour m’observer.

A Grand Téton NP, il faut réserver des aires de bivouac et on vous donne une boite à ours pour mettre votre bouf, votre dentifrice… Vous partez ensuite en randonnée avec votre gros sac à dos de trek et là, c’est l’aventure avec la chance de tomber sur un orignal ou un baribal et le risque de croiser un grizzli.
Photo 5 : Jeune adolescent jouant
Séquoia NP; Etats-Unis (21.08.2012).
Ce jeune ours s’amusait avec son frère ou sa soeur. Curieux, il s’approchait de moi quand je me mettais accroupi pour prendre des photographies.