
Eléphant d’Afrique (Loxodonta africana)
DIFFICULTE : Assez facile ; Néanmoins, même dans les parcs nationaux les plus adaptés, on peut rester une demi-journée sans en rencontrer. Dans certaines zones, notamment dans les forêts de mopanes, on peut passer juste à côté d’un troupeau sans le voir.
EFFECTIF : le genre compte au minimum 415 000 individus (probablement un peu plus de 500 000 en ajoutant les animaux hors zones de comptage) ; encore en déclin.
DISTANCE DE FUITE : généralement 0 m en voiture dans les parcs nationaux. Cependant, dans les zones où il y a des braconniers, les éléphants peuvent avoir des comportements très différents et imprévisibles. A pied la distance de fuite, ou de charge, devient plus importante.
Photo 1 : Mâle adulte dérangé
Etosha NP ; Namibie (août 2013).
Les éléphants de Namibie sont les plus gros du monde. Leurs défenses sont relativement courtes en raison du manque de calcium dans leur alimentation. Cet éléphant était en déplacement sur un sentier qu’il utilise tous les jours pour rejoindre le point d’eau. Stationné sur son passage habituel, je dérange. Il va ralentir, balancer la tête et faire le tour du véhicule.


Photo 2 : En déplacement
Mkomazi NP ; Tanzanie (août 2023).
Photo 3 : Arrivée au point d’eau
Etosha NP ; Namibie (août 2013).
Le bain des éléphants est toujours un spectacle magnifique: les éléphants font souvent un sprint final. Certains s’arrêtent pour boire calmement. D’autres se jettent dans l’eau, se vautrent dans la boue, jouent… Le spectacle dure généralement une petite demi-heure après laquelle tous les éléphants repartent au pas vers une nouvelle zone d’alimentation.
Les populations d’éléphant d’Afrique de savane se porte bien uniquement dans les zones où il est protégé. Les scientifiques estiment que la population d’éléphants au Kruger NP est deux fois plus élevée que ce qu’elle devrait être avec 12 000 animaux. C’est le « big five » le plus facile à voir.

Depuis des études génétiques de 2001, on sait qu’il y a deux espèces d’éléphant d’Afrique :
– l’éléphant d’Afrique de savane (L. africana) : c’est celui qu’on voit facilement.
– l’éléphant d’Afrique de forêt (L. cyclotis) : c’est une espèce un peu plus petite. Ses oreilles sont nettement plus petites. La connaissance de sa répartition reste approximative.
Photo 4 : Troupe de femelles en marche vers la rivière
Savuti ; Chobe NP ; Botswana (juillet 2014).
Ce groupe d’éléphant marchait en ligne droite. La matriarche se jetait de la poussière à intervalles réguliers. Visibles de très loin, j’ai pris le temps de faire une marche arrière pour me positionner et prendre le scène de face avec le jet de poussière.
Au Pilanesberg NP, en Afrique du Sud, un éléphant est passé juste à côté de mon véhicule. Il a pris une poignée de poussière et s’est « aspergé » juste à côté de ma fenêtre ouverte. On a ramassé ! L’appareil photo aussi.

OU ?
Présent dans la plupart des grands parcs d’Afrique australe et d’Afrique de l’est, le choix du lieu pour le voir est large. On retiendra :
-1 : Chobe (Botswana) : là, les densités sont les plus élevées du monde. Les éléphants débordent des parcs, traversent les campings, chargent quand on sort de son véhicule… Sublime !
– 2 : Hwange NP (Zimbabwe) : c’est la parc voisin du précédent mais de l’autre côté de la frontière. Les densités y sont aussi fortes qu’à Chobe.
– 3 : Selous (Tanzanie) : avec 15 000 éléphants, ce parc compte 28% de éléphants de Tanzanie. Au Sud, Mikumi NP et Ruaha sont également très favorables.
Pour ceux qui font la classique boucle Nord, le meilleur parc est Tarangire NP. Ici, on voit les plus beaux troupeaux d’éléphants (parfois plus de 100) près de la rivière Tarangire entre août et novembre. Le cratère du Ngorongoro a quelques mâles avec des défenses incroyables. Ils sont présents toute l’année ce qui ne veut pas dire qu’on parviendra à les trouver lors d’un passage à la journée. Evidemment, il y a aussi des éléphants au Serengeti NP, mais ce n’est pas la meilleur destination pour les observer.
– 4 : Kruger NP (Afrique du Sud) : au Sud du parc, les densités sont plus faibles mais les paysages plus dégagés. Au Nord du parc, c’est beaucoup plus sauvage et le comportement des éléphants s’en ressent.
– 5 : Etosha NP (Namibie) : ici, les éléphants sont les plus gros du monde, mais leurs défenses sont modestes.
– 6 : Addo éléphant NP (Afrique du Sud) : c’est une zone sans paludisme mais le paysage de garrigue est décevant.

Le plus sûr et le plus sympathique est de rester à un point d’eau. Les éléphants doivent boire tous les jours. Ils arrivent parfois au pas de course, se désaltèrent, se baignent, se roulent dans la boue… Les densités sont élevées dans les forêts de mopane où ils ne sont pas faciles à voir.
QUAND ?
En fin de saison sèche, les derniers points d’eau polarisent tous les animaux. En saison humide, les herbes sont si hautes que même les éléphants peuvent disparaître.
Photo 5 : Jeunes éléphants au bain
Hluhluwe-Imfolozi NP ; Afrique du Sud (août 2014).

COMMENT ?
En safari, on roule lentement le matin sans se focaliser sur les éléphants. A partir de midi, on peut choisir un point d’eau isolé et rester à l’affut. Le « bain des éléphants » dure souvent 30 minutes… et la troupe repart. Attention, les éléphants peuvent charger en particulier si vous vous retrouvez au milieu d’un groupe où si vous êtes à pied.
Photo 6 : Mâle adulte
Addo Elephant NP ; Afrique du Sud (octobre 2015).
Après avoir circulé dans ce parc pendant toute la matinée sans voir d’éléphants… Voici le premier. Comme quoi, rien n’est jamais acquis, même dans un parc qui porte le nom de l’éléphant.

Photo 7 : Adrénaline 1
Kwai ; Moremi Game Reserve ; delta de l’Okavango ; Botswana (juillet 2014).
Sur ce site, les campings sont totalement ouverts à la faune sauvage. J’étais pas loin de cet éléphant, quand il a arrêté de s’alimenter , qu’il s’est retourné et mis en marche… et c’est seulement là qu’il m’a vu. Il ne faut surtout pas courir, ne pas faire de gestes brusques… Les locaux disent qu’il faut montrer qu’on est humble… et tout se passe généralement bien, mais avec le coeur qui bat très vite.

Photo 8 : Adrénaline 2 : Charge d’intimidation
Route nationale au Sud-Est de Chobe NP ; Botswana (16.07.2014).
Dans cette région, les éléphants sont rois. Ils circulent entre le parc de Chobe (Botswana) et le parc de Hwange (Zimbabwe). C’était la première fois que je voyais des éléphants en dehors d’un parc national. J’ai stoppé mon véhicule, pris mon appareil photo et couru pour tenter de prendre un animal qui allait passer dans une clairière. J’étais 30 mètres devant la voiture quand l’animal a chargé. Les oreilles, largement déployées, montrent que c’est une charge d’intimidation. J’ai pris deux photographies. L’animal s’est arrêté 20 mètres devant moi. Il a barri, balancé la tête, puis est reparti dans la forêt en marche rapide.
Quelques minutes plus tard, j’ai repris le volant. Tout allait bien. Mais quelques kilomètres après, il a fallu que je m’arrête: je tremblais de tous mes membres.

Photo 9 : Adrénaline 3
Nord du Kruger NP ; Afrique du Sud (août 2014).
Ce soir là, c’était ma compagne qui était au volant et il fallait impérativement qu’on roule pour rejoindre le campement avant le coucher du Soleil. On venait de dépasser un éléphant sur notre droite quand le reste de la troupe de femelles a débarqué sur la piste. Là, je prend cette photo tout en réalisant qu’on est au milieu du groupe. Ca c’est pas bon! La grosse matriarche se met à nous charger. Une charge claire et nette mais au petit trop. Je demande a ma compagne de reculer sans forcer l’allure. La femelle poursuit sa charge. Une fois qu’on s’est extrait du groupe, j’indique à ma compagne, qu’elle peut s’arrêter sur le bord. La grosse femelle ralentit sa course… et quitte la piste.
Les éléphants sont souvent nerveux et peuvent charger dans 3 cas :
– si il y a un éléphanteau vraiment tout jeune (la mère se débrouille toujours pour être entre vous et son petit).
– si vous êtes au coeur d’un groupe.
– si vous êtes à pied avec des éléphants qui ne sont habitués qu’aux véhicules
Photo 10 : Eléphanteau excité
Seronera ; Serengeti NP ; Tanzanie (août 2023).


Photo 11 : Adulte dans les hautes herbes
Ishasha ; Queen Elisabeth NP ; Ouganda (juillet 2021).