
Léopard (Panthera pardus)
DIFFICULTE : Difficile ; Par contre, si on trouve un léopard sur un arbre, on a de fortes chances de le retrouver le jour suivant dans le même secteur.
DISTANCE DE FUITE : elle est variable mais généralement faible (10 m) si vous restez dans votre véhicule.
Avec des effectifs encore conséquents et une large répartition, le léopard constitue un bel objectif animalier. C’est néanmoins le « big five » le plus difficile à voir. Le léopard est discret mais la présence de l’homme ne le perturbe pas. Il peut d’ailleurs vivre en ville notamment en Inde et au Kenya (Nairobi).
Photo 1 : Mâle adulte en position de repos caractéristique
Kwai ; Moremi Game Reserve ; Okavango ; Botswana (juillet 2014).
Une grosse branche horizontale parfaite pour le léopard.


Photo 2 : Adolescent dans les branchages
Il y avait deux léopards dans cet arbre. Le problème, c’est qu’il fallait être dessous l’arbre pour les observer.
Tarangire NP ; Tanzanie (août 2023).
Photo 3 : En chasse
Ce mâle a quitté son arbre peu avant la tombée de la nuit. Après avoir longé la piste, il marque une pause. Il va bientôt traverser juste devant le véhicule.
Seronera ; Serengeti ; Tanzanie (août 2023).
OU ?
La répartition des léopards est très morcelée.
Parmi les 9 sous-espèces, il y en a 7 qui sont très très difficiles à observer. Ce sont les sous-espèces qui ont adopté un comportement nocturne en lien avec la présence du tigre (P. p. fusca en Inde et P. p delacouri en Indochine) ou qui sont en densité faible (toutes les sous-espèces d’Asie continentale).

Finalement, pour observer le léopard, on peut se concentrer sur :
– P. p pardus : c’est le léopard africain.
– P. p kotiya : c’est la sous-espèce du Sri Lanka.
Il n’y a pas un pays clairement plus favorable à l’observation du léopard. Le nombre de données d’observation est surtout fonction de la pression d’observation et de la taille du pays. L’Afrique du Sud vient en tête.
Il faut plutôt chercher les zones qui conjuguent 3 caractéristiques :
– l’absence de chasse : dans le cas contraire, le léopard est nocturne et caché.
– un paysage ouvert ou accidenté pour avoir de la visibilité.
– de grands arbres ou des plates formes rocheuses en hauteur où le léopard aime se reposer.
Photo 4 : Portrait
Kwai ; Moremi Game Reserve ; Okavango ; Botswana (juillet 2014).

OU ?
Parmi les très bons sites pour le chercher, on notera :
– 1 : Seronera (Tanzanie) : c’est la partie centrale du parc national du Serengeti, la plus favorable pour voir le léopard. Ici, il y a beaucoup de proies et très très peu d’arbres. En roulant le long des rivières, il faut inspecter systématiquement les quelques Acacias et Kigelias. On voit ainsi au moins un léopard par jour, mais on n’est pas seul. C’est presque aussi bien dans le secteur de Meru (à peine plus au Sud) où il y a moins de monde… mais plus d’arbres à surveiller.
Les deux autres meilleurs spots en Tanzanie reste un peu moins fiables :
– le long de la rivière principale à Ruaha NP.
– autour du marécage Silale au Tarangire NP.
Bien que présent partout en Tanzanie, le léopard est rarement observé en dehors des parcs où il est plus discret et avec des densités bien plus faibles.
– 2 : Moremi et Kwaï (Botswana) : la densité de léopard est forte et le paysage est presque partout propice au léopard dans cette partie du delta de l’Okavango.

– 3 : Sabie Sand ou le Kruger (Afrique du Sud) : Sabie Sand a la réputation d’être une zone riche en léopard. Les félins sont bien suivis par les gérants du parc. La partie sud et ouest du Kruger est une bonne alternative pour ceux qui préfèrent chercher en indépendant.
– 4 : Samburu (Kenya).
– 5 : Queen Elizabeth NP (Ouganda) : la piste nommée « leopard loop » le long de Kazinga Chanel fonctionne assez bien. L’habitat est également propice dans le secteur d’Ishasha.
– 6 : Mana Pools (Zimbabwe) : ici, on peut avoir l’opportunité d’approcher des léopards à pied.
– 7 : Etosha (Namibie) : l’habitat n’est pas très propice à l’observation du léopard dans ce parc plat et sans grands arbres. Ils sont pourtant bien présents. En 3 jours, j’en ai observé 2, en chasse le matin.
Photo 5 et 6 : Mâle adulte en fin de sieste
Après une journée chaude, passée allongé sur sa branche, ce mâle se réveille, baille à plusieurs reprises. Il va bientôt descendre de son perchoir.
La photo 6 montre la silhouette du léopard. C’est la queue qu’on repère le plus facilement de loin sur les animaux allongés. C’est ce qu’on apprend à chercher pour voir un léopard.
Seronera ; Serengeti ; Tanzanie (août 2023).


– 8 : Yala NP (Sri Lanka) : c’est le parc qui présente la plus forte densité de léopards au monde. L’habitat est très favorable à l’observation et c’est clairement la meilleure destination en Asie. Le secteur 1 du parc est malheureusement très très fréquenté.
Au Sri Lanka, Wilpattu NP est l’autre bonne option, moins fréquentée, plus sauvage.
Les léopards de la sous-espèce P. p. kotiya surprennent par leur petite taille quand on est habitué à observer la sous-espèce africaine.
Pour le chercher, il faut concentrer ses efforts sur les arbres des ripisylves et des savanes arborées avec des points d’eau. On inspecte les fourches des arbres et les grosses branches horizontales. De très loin, c’est sa silhouette avec la queue qui pendouille qui permet de le repérer. S’il n’y a pas de grands arbres, on se concentrera sur les éminences rocheuses. Le léopard les apprécie pour cacher sa progéniture et observer.
Photo 7 : Femelle sur ses gardes
Meru ; Serengeti ; Tanzanie (août 2023).

QUAND ?
Les saisons sèches restent les meilleurs périodes :
– juin à septembre : Afrique australe, Kenya, Tanzanie, Ouganda.
– février-mars : Sri-Lanka.
Avant 10 heures, il est souvent en déplacement.
Après 10 heures, il est généralement couché en hauteur.
COMMENT ?
Les safaris avec une recherche ciblée sont la meilleure solution pour en profiter longuement.

Photo 8 et 9 : Mâle adulte
Kwai ; Moremi Game Reserve ; delta de l’Okavango ; Botswana (25 et 26 juillet 2014).
On inspectait systématiquement toutes les branches horizontales dans ce secteur propice aux léopards. Mon équipière a distingué une silhouette à au moins 300 m. On s’avance à travers les fourrés et ce n’est qu’au dernier moment qu’on découvre qu’il y a déjà 3 jeeps au pied de l’arbre. Impossible d’avoir un bel angle d’observation…
Mais à midi, les safaris organisés s’achèvent et nous voilà seuls avec le léopard : un impala en partie dévoré est sur une branche. Le léopard, à environ 15 mètres ne réagit absolument pas aux bruits… sauf si on casse une branche, froisse de l’herbe ou si on fait un pas hors de la voiture. Dans ce dernier cas, il prend peur et change d’arbre.
Le lendemain, on revient sur le site. On retrouve l’animal au pied de l’arbre, allongé dans l’herbe (photo 9).

Photo 10 : Adulte en chasse au petit matin
Halali ; Etosha NP ; Namibie (août 2013).
En 3 jours sur Etosha, j’ai vu un léopard deux matins de suite, toujours en chasse :
La première observation avait été rapide: l’animal en déplacement était passé au trot derrière la voiture. Juste le temps de prendre une photo très médiocre du félin de dos.
La seconde observation fut assez originale: le léopard était tapis dans l’herbe et très occupé par… un buisson… Il fallut un moment avant de constater que le buisson se déplaçait de temps en temps. Il s’agissait en fait d’un porc-épic dont on ne voyait dépasser que les piquants. Le léopard finit par abandonner cette proie inhabituelle. Il s’éloigna avant de s’assoir (photo ci-contre).

Photo 11 : Bébé léopard
Centre du Kruger NP; Afrique du Sud (août 2014).
A une 30e de mètres, une bande de lions adolescents se reposent. Le jeune léopard est seul, mais bien caché et en hauteur. C’est le seul léopard que j’ai vu en Afrique du Sud où j’ai passé 8 jours au Kruger… mais je ne faisais pas encore de recherches ciblées.

Photo 12 : Adulte au repos
Secteur d’Ishasha ; Ouganda (juillet 2021)
Communiquer avec les observateurs qu’on croise en safari peut s’avérer très utile pour trouver les léopards.
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