
Jaguar (Panthera onca)
DIFFICULTE : Facile; à titre personnel, j’ai pu voir 8 jaguars en 2 jours.
DISTANCE DE FUITE : 15 m…
Le jaguar est le plus grand félin d’Amérique et le 3e plus grand du monde. On estime aujourd’hui qu’il n’y a pas de sous-espèces bien que les animaux du Pantanal et du Vénézuela puissent être presque deux fois plus lourds que ceux d’Amérique centrale. Le jaguar semble assez peu dérangé par les observateurs naturalistes. Mais les déplacements, en bateau à moteur, impactent d’autres espèces.
Photo 1 : Femelle adulte en déplacement le long du fleuve
Porto Jofre ; Pantanal ; Mato Grosso ; Brésil (16.08.2018).
Cette femelle remonte le fleuve. On va la suivre pendant près d’une heure. Parfois elle disparait dans la végétation pour contourner un obstacle. Elle réapparaît plus loin (photo ci-dessous). Plus tard, elle s’allongera sur la plage.

OU ?
Le jaguar est présent depuis le Mexique jusqu’au Nord de l’Argentine. Sa répartition est de plus en plus morcelée.
Le nombre d’observation concernant cette espèce est assez difficile à interpréter. Le Mexique semble être le pays le plus favorable alors que le jaguar y est de plus en plus rare et de plus en plus concentré sur de petites zones. Au delà, le nombre d’observation varie assez peu d’un pays à l’autre.

OU ?
Il n’y a en fait qu’un seul endroit dans le monde où les chances de l’observer sont très bonnes :
– 1 : le Pantanal à partir de Porto Jofre (Brésil) : le Pantanal compte la plus grande population de jaguars du monde. Hors, à la période du rut, les animaux rejoignent les rives des cours d’eau. Ils arpentent les berges à la recherche de partenaires. Les félins, d’habitude invisibles dans la forêt, se montrent au grand jour. C’est le long des cours d’eau, depuis une embarcation, qu’on peut l’observer le plus facilement. Depuis Porto Jofre, on remonte le Rio Cuiaba puis ses affluents (Rio Itiquira, Rio Sao Lourenço).
– 2 : Cochscomb (Bélize) : ce parc national présente la plus forte densité de jaguar au monde. Si vous aimez marcher et que vous êtes très très très chanceux… c’est la moins mauvaise destination pour le croiser à pied.
Ailleurs, les chances sont très faibles. Un Guyanais m’a avoué qu’il n’avait vu qu’un jaguar après avoir passé 4 ans sur le terrain. Les observations sont presque toujours les mêmes : un félin couché sur une branche horizontale au dessus de l’eau. Le jaguar est presque toujours vu depuis une embarcation.

QUAND ?
Les mois de juillet, août et septembre sont les plus favorables parce que c’est la période des basses eaux (les berges sont plus dégagées) et parce que c’est le cœur de la saison pour la recherche des partenaires (les jaguars peuvent néanmoins se reproduire toute l’année). On peut parfois observer un jaguar en train de suivre la berge de la rivière pendant plusieurs heures. Les jaguars sont plus actifs à l’aube et au crépuscule, mais ils restent dynamiques en journée contrairement à la plupart des autres grands félins.
Photo 2 et 3 : Adulte en déplacement le long du fleuve
Porto Jofre ; Pantanal ; Mato Grosso ; Brésil (15.08.2018).
Ce jaguar, plus massif que celui photographié ci-dessus, a le même comportement. Il domine la rivière depuis la berge.

COMMENT ?
Depuis Cuiaba, on peut rejoindre Poconé, puis Porto Jofre, avec une simple voiture de location à la saison sèche. Les 145 km de la Transpantaneira, avec ses 127 ponts, nécessitent du temps et de la prudence. Quelques ponts sont en mauvais état. Il faut avoir réservé une embarcation (avec son guide) et une chambre d’hôtel (il n’y a que 2 hôtels dont un miteux) à l’avance. Les jaguars ne fuient pas et ignorent généralement les touristes. Les embarcations respectent une distance d’une 50e de mètres sur les sections où la rivière est large, distance parfois divisée par deux sur les petits bras morts.
Photo 4 : Mâle adulte au repos
Porto Jofre ; Pantanal ; Mato Grosso ; Brésil (16.08.2018).
Ce gros jaguar est vraiment pas loin de la rive d’un bras mort pas très large. Notre embarcation est toute proche.

Photo 5 : Deux jeunes le long du fleuve
Porto Jofre ; Pantanal ; Mato Grosso ; Brésil (15.08.2018).
Ces deux jeunes jaguars descendaient la rivière. Ils marquent une pose tandis que la lumière décline. Il devient difficile de faire une photographie nette depuis une embarcation.
Anecdote: Le 3 août 2018, après la visite des chutes d’Iguazu, le bus qui fait les navettes pour sortir du parc ralenti à la demande de 2 gardes du parc… un jaguar traverse la route au trot quelques 80 mètres devant nous.